A l'approche de l'échéance des actuelles concessions d'autoroutes, dont les principales arriveront à leur terme entre 2031 et 2036, l'exécutif mise sur un nouveau modèle "plus cadré", afin de garantir le fléchage des recettes vers les infrastructures de transport dont le réseau ferroviaire.

Des automobilistes au péage de Saint-Arnoult, en 2020 ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )
Un bol d'air pour le ferroviaire français? Le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou a salué jeudi 10 juillet une "décision historique" après l'annonce la veille par le gouvernement d'un projet de loi pour augmenter les investissements dans le réseau ferré afin de le moderniser, en mettant à contribution notamment les péages autoroutiers.
Le ministre des Transports Philippe Tabarot (LR) a annoncé mercredi un projet de loi qui doit fixer l'objectif d'augmenter le montant des investissements dans le réseau ferré de 1,5 milliard d'euros par an, pour atteindre 4,5 milliards par an en 2028. Ce projet est issu des 14 propositions dégagées par des experts, élus et professionnels réunis dans le cadre de la conférence Ambition France Transports.
"Le rapport publié par le ministère des Transports qui entérine l'affectation de ressources vers la régénération et la modernisation du réseau ferroviaire est une excellente nouvelle", estime M. Farandou dans une déclaration transmise à l'AFP. Pour le patron de la SNCF, "les orientations qui ont été prises sécurisent l'avenir du ferroviaire français, indispensable à la décarbonation des transports".
Cette annonce est "une décision historique qui bénéficiera directement à nos clients, aux territoires et à l'industrie ferroviaire", ajoute-t-il.
Pour rassembler la somme, le gouvernement entend établir un nouveau modèle de concession pour les autoroutes, alors que les concessions actuelles, que se partagent Vinci, APRR et Sanef, arriveront à leur terme à partir de 2031. Les péages participeront à l'entretien du rail. Le ministère des Transports compte également sur la SNCF, via un réinvestissement de ses bénéfices, mais aussi sur des capitaux privés et des certificats d'économie d'énergie.
Le fléchage intégral des recettes issues des concessions autoroutières vers les investissements de transport est un "signal fort", s'est aussi réjoui le Groupement responsable des autorités organisatrices de transport (Gart), qui fédère les collectivités locales organisant les transports publics en France, dans un communiqué.
Le Gart regrette cependant l’absence de propositions budgétaires "concrètes" pour "tenir compte des besoins de régénération en faveur des lignes de desserte fine du territoire", soit un quart du réseau ferré constitué des petites lignes locales.
Les Régions de France ont abondé en soulignant qu'il restait "beaucoup à faire pour permettre la sauvegarde des petites lignes, le développement des SERM Services express régionaux métropolitains, les fameux "RER métropolitains" annoncés en 2022, NDLR) ou encore l’achèvement des prochaines lignes à grande vitesse".
"Fausses solutions", selon l'Unsa-Ferroviaire
Le gouvernement "doit maintenant faire preuve de cohérence dans le cadre de la préparation de la prochaine loi de finances, en permettant aux régions de continuer à investir en faveur des mobilités et d’une croissance durable", a souligné Régions de France.
Le syndicat UNSA-Ferroviaire a condamné de son côté de "nouvelles promesses et fausses solutions". "Faire reposer un tiers du financement sur la seule SNCF" est une "aberration à l’heure où le réseau est utilisé par de nombreux concurrents", a souligné le syndicat dans un communiqué. C’est par ailleurs "une gageure de parier sur l’engouement des investissements privés pour la modernisation du réseau", selon l'UNSA.
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