Les cigarettes électroniques bientôt taxées ?-Horwin-pixabay.jpg
Cigarettes électroniques : un nouvel amendement déposé
Le député Charles de Courson a déposé un amendement en lien avec les cigarettes électroniques, visant à mettre en place, à compter du 1er mars 2025, une hausse de 15 centimes d’euros par millilitre de liquide. Pour 10 ml, cela fait 1,50 € supplémentaire. Les flacons de recharge et les puffs (cigarettes électroniques à usage unique) sont concernés. Cette « mesure d’harmonisation fiscale européenne » pourrait rapporter entre 150 et 200 millions d’euros à l’État.
Une mesure « anti santé publique » ?
Interrogée sur France Inter, Marion Adler (médecin tabacologue) a déclaré que, pour elle, il s’agit d’une idée « anti santé publique ». Tandis que quatre millions de Français environ vapotent régulièrement, elle se questionne sur l’intérêt d’une taxe sur « la première aide pour sortir du tabagisme ». Un point de vue que partage Bernard Basset, président de l'Association Addictions France pour qui il s’agit d’un moyen plutôt efficace pour certaines personnes d’arrêter de fumer. « Il ne faut pas pénaliser le vapotage si on a des objectifs de santé publique » estime-t-il. Bertrand Dautzenberg, tabacologue à l’Institut Arthur Vernes à Paris, craint que l’augmentation du prix des cigarettes électroniques ne dissuade les Français d’arrêter de fumer. Pour d’autres médecins tabacologues, le risque est que les consommateurs fassent eux-mêmes leurs vapes dans des conditions sanitaires problématiques. La Fivape (Fédération interprofessionnelle de la vape) a quant à elle pointé du doigt les risques liés aux emplois, estimant qu’il pourrait y avoir, à terme, 5 000 suppressions de postes dans le secteur de la vape. En outre, une hausse des prix de la cigarette électronique pourrait amener les consommateurs à se remettre à fumer des cigarettes classiques. Pour information, selon l’Eurobaromètre 2024 de la Commission européenne : 7 % des Français utilisent un produit de vapotage ; 17 % des Français ont essayé ou arrêté de fumer grâce à la cigarette électronique ou dispositif semblable (contre 14 % avec des patchs/gommes à mâcher et 5 % avec un soutien médical/un service d’aide spécial). Du côté du tabac classique, seule une hausse « contenue » indexée sur l’inflation est au programme pour 2025, comme l’a indiqué Laurent Saint-Martin, ministre du Budget et des Comptes publics.
Vapotage et santé : que sait-on ?
Selon plusieurs études, peu nombreuses à cause de divers obstacles méthodologiques, vapoter serait moins nocif pour la santé que fumer des cigarettes conventionnelles. Néanmoins, des métaux lourds (plomb, cuivre, nickel…) sont présents dans les liquides de recharge. Or, ils sont dangereux pour la santé. De même, la vapeur contient (à environ 60°C) des substances chimiques similaires à celles émises par la combustion des cigarettes classiques (formaldéhyde, acétaldéhyde, toluène…). Il y en a cependant moins que dans la fumée de ces dernières. Le risque de cancer est moins important qu’avec les cigarettes conventionnelles mais il existe. Enfin, d’autres impacts de la vape sur la santé ont été constatés : problèmes pulmonaires, infections bucco-dentaires…
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