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Le producteur de fromages de chèvre Chevenet épinglé par L214
information fournie par Le Figaro 27/10/2022 à 17:52

Le propriétaire de l'exploitation dénonce les «pratiques scandaleuses» d'une «soi-disant ONG».

Sur les images, des cadavres de chèvre entassés, des chevreaux et chevrettes à l'agonie, des bêtes matées à coups de bâton dans le couloir de traite. L'élevage de l'entreprise Chevenet, à Saint-Maurice-de-Satonnay en Saône-et-Loire, est visé par une plainte de l'association L214, célèbre pour ses diffusions d'images choc dans les exploitations, et qui combat depuis de nombreuses années les mauvaises pratiques de l'élevage intensif. Le tribunal de Mâcon devra juger si l'entreprise est coupable de mauvais traitement et de pratiques commerciales trompeuses.

La liste des griefs est longue. Outre les «dizaines de chevreaux » qui «meurent chaque jour, souvent après une longue agonie» et «les morts entassés à l'extérieur» , L214 révèle par exemple que le cheptel n'a aucun accès aux pâturages. La campagne de l'association s'appuie sur le témoignage de deux anciens salariés sous le choc. «Je pensais qu'on allait travailler avec des chevreaux, qu'il y allait certes avoir quelques morts parce que la nature c'est comme ça, mais je ne pensais pas qu'on allait voir des chèvres et chevreaux morts laissés en plein milieu des autres, pendant des journées entières. Je ne pensais pas à un élevage intensif avec autant de maltraitance» , raconte l'un d'eux.

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De son côté, Thierry Chevenet, qui dirige l'exploitation, fustige « les pratiques » d'une « soi-disant ONG ». Il explique la mort des chevreaux par les épisodes de forte canicule cet été. « Malheureusement, et malgré tous nos efforts, les épisodes de canicule aigus peuvent être fatals pour les animaux, comme pour les hommes », explique Thierry Chevenet. L'éleveur se dit choqué du mode opératoire de L214, jugé «scandaleux» , et dénonce des « pratiques d'intrusion puis de manipulation des images obtenues à travers des montages et une mise en scène qui ne reflète pas la réalité ». Dans une vidéo envoyée au Figaro , l'agriculteur de 59 ans dit «recevoir des menaces de mort» .

Des fromages qualifiés de «fermiers»

Alors que L124 présente les deux salariés qui témoignent comme des « lanceurs d'alerte », l'entreprise Chevenet les identifie comme « des militants » qui se sont fait embaucher cet été. «Des caméras ont été installées pendant plusieurs semaines en absence totale de notre accord et sans aucun respect du droit à l'image de nos collaborateurs» , condamne Thierry Chevenet, qui reconnaît toutefois que les images sont «extrêmement choquantes» .

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L214 présente Chevenet comme «le premier producteur européen de fromages de chèvre fermier» qui vend 250 tonnes de fromage par an. En 2021, la société a réalisé un chiffre d'affaires de 4,7 millions d'euros. Selon l'association, quatre millions de fromages sortent chaque année du site de production épinglé et rejoignent aussi bien «les tables des restaurants étoilés» que les étals des supermarchés. Averties des pratiques de Chevenet, certaines enseignes ont pris la décision de suspendre leurs approvisionnements. Une liste des distributeurs a été rendue publique.

Les fromages de chèvre produits à Saint-Maurice-de-Satonnay sont qualifiés de «fermiers» et deux des fromages bénéficient d'une appellation d'origine protégée. L'association dénonce la «communication» de Chevenet, qui estampille ses fromages d'images de chèvres en plein air. Sur le site du plus grand marché de produits frais du monde, à Rungis, Thierry Chevenet est présenté par ailleurs comme « le spécialiste bourguignon des fromages de chèvre ».

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