
(Crédits: Pixabay - Preis King)
Malgré une inflation qui diminue, le prix reste un marqueur fort pour le consommateur, qui peine encore à adopter des comportements alimentaires durables, souligne une étude de l'Ifop commandée par le Cercle de Giverny.
Quels sont les critères des Français pour choisir leur alimentation ? Sans appel, le prix est dans toutes les têtes, selon une étude de l'Ifop commandée par le Cercle de Giverny, think-tank spécialisé dans la RSE. On apprend que sept personnes interrogées sur dix, font du prix le critère le plus important pour choisir leurs aliments. Et ce chiffre grimpe à 78% chez les moins de 35 ans. Le goût et les saveurs sont cités comme deuxième critère de choix, quand «l'impact sur la santé» est le troisième critère des consommateurs. Ce triptyque devance largement «l'impact sur l'environnement», dernier critère cité par les personnes interrogées.
Avec la commande de ce sondage, le Cercle de Giverny souhaite porter le sujet de l'alimentation durable. Un sujet qui peine à se faire une place chez les consommateurs. L'impact sur l'environnement des aliments consommés, n'est un critère de choix que pour 11% des personnes interrogées. « Indéniablement, la barrière prix, explique ce faible résultat », analyse Romain Mouton, président du cercle de Giverny. Car selon le sondage, sept personnes sur dix pensent que «les conditions de production de l'alimentation» ont un impact négatif sur l'environnement. Et paradoxalement, 60% des personnes interrogées seraient prêtes à payer plus cher pour que les industriels et producteurs soient engagés dans des démarches «de préservation de l'environnement».
« Il faut donc lever cette contrainte prix », appelle Romain Mouton. Ce 16 octobre, le cercle de Giverny organise un colloque en présence de la ministre de l'Agriculture Annie Genevard et de protagonistes du secteur de l'alimentation. « Ce sera l'occasion d'interroger ces acteurs au sujet de la baisse des prix et des leviers pour permettre aux consommateurs d'adopter une alimentation durable », ajoute-t-il. De son côté, Karima Kaci, directrice générale de l'association Pact'Alim, voit dans les résultats de ce sondage, un « signe d'encouragement ». « Il y a encore dix ans, les consommateurs n'évoquaient pas l'environnement, ce critère a désormais le mérite d'être cité », avance-t-elle.
Les leviers de l'alimentation durable
Pour lever les barrières à la consommation durable, le cercle de Giverny compte mettre en avant les «bénéfices individuels» d'une telle consommation. « Pour mobiliser les français sur les questions environnementales, il faut d'abord leur parler d'eux », résume Romain Mouton. Alors que la part du budget des ménages consacré à l'alimentation est en berne , « l'enjeu est de redonner de la valeur à notre consommation alimentaire », plaide Karima Kaci. La directrice générale de Pact'Alim identifie deux axes de travail, continuer à expliquer l'intérêt d'une consommation durable, et demander à l'État de financer la transition vers une alimentation durable. Tout cela avec des prix qui garantissent « la compétitivité de ces produits et leur accessibilité ». À l'issue d'un cycle de groupes de travail, le Cercle de Giverny présentera trente propositions au printemps 2025, pour permettre de «lever les freins à la consommation durable».