EN IMAGES - À Béziers, cette maison du 19e siècle appartenant au patrimoine de la Ville, tombait en ruines. C’était compter sans la détermination d’un constructeur.
C’est l’histoire d’une «belle endormie». Non, il ne s’agit pas de la ville de Bordeaux affublée de ce sobriquet en raison de sa quiétude ambiante. Mais du surnom d’une villa de 180 m² située à Béziers. Construite à la fin du 19e siècle, la villa Saint-Félix, qui appartient au patrimoine biterrois, a longtemps été laissée à l’abandon puis est devenue un squat. Un sacré gâchis pour cette maison de style Art Nouveau! Un constructeur de maisons individuelles n’est pas resté insensible à cette situation.
Implantée dans l’Hérault (34) depuis 34 ans, Maisons Bic est une société familiale qui réalise une cinquantaine de constructions de logements par an. Une fois n’est pas coutume, les dirigeants de cette PME de 13 salariés ont décidé de se lancer dans la rénovation d’une villa. Un projet fastidieux qui en a découragé plus d’un. « Huit compromis de ventes sont tombés à l’eau parce que les acquéreurs ont finalement abandonné leur projet d’acquisition », raconte Nicolas Gossart Mandely, directeur général de Maisons Bic qui, lui, n’a pas rechigné à la tâche.
Même lorsqu’il a reçu un mail du notaire lui souhaitant « bon courage!!!! ». Ou qu’il a constaté que l’ampleur des dégâts était « plus importante que prévu ». La maison sur trois niveaux était totalement délabrée. Jugez plutôt: la structure est rongée, la charpente est infestée de termites, les sols et les plafonds sont éventrés - « du troisième étage, on voyait le rez-de-chaussée » - et de multiples infiltrations d’eaux ont dégradé les murs.
Grâce au savoir-faire du constructeur, des entreprises et artisans locaux du bâtiment, la structure a été rigidifiée et sécurisée, la toiture a retrouvé des tuiles multicolores et des zingueries en parfait état. La façade en pierres, les sculptures, les ferronneries d’art et les menuiseries ont été rénovées en préservant le style Art Nouveau d’origine. Les pièces ont été redimensionnées en ouvrant des murs en pierre pour créer de nouveaux espaces.
Sans oublier l’isolation des murs, la mise en conformité des réseaux hydrauliques et électriques et la redimension du système de chauffage. Résultat: la maison, énergivore avant les travaux (classée F), est devenue beaucoup plus économe en énergie après (classée B). « Nous avons dû refaire les trois niveaux. Entre l’acquisition des parcelles et la présentation de notre projet, je ne vous cache pas que nous avons de temps en temps subi les travaux », reconnaît Nicolas Gossat Mandely.
Des efforts qui en valaient la peine: le constructeur a réalisé un gain d’environ 190.000 euros avec cette rénovation. La maison, quant à elle, a été vendue 570.000 euros, soit un peu moins de 3200 euros le m². Avec ce projet, Maisons BIC a été brillamment récompensée par ses pairs lors d’un concours organisé la semaine dernière par LCA-FFB (Les Constructeurs et aménageurs de la Fédération française du bâtiment) à Chypre. Le constructeur a obtenu haut la main la médaille d’or dans la catégorie «Rénovation de l’habitat existant» (avec 45% des votes) mais aussi le Prix spécial du jury décerné par les 400 adhérents de l’organisation.
Et, ce qui ne gâte rien, Maisons BIC a fait plaisir à un homme qui est né dans cette villa et y a vécu pendant plus de trente ans. « Nicolas m’a fait visiter les lieux et là, j’ai été vraiment ébloui , raconte-t-il. Cette renaissance de Saint-Félix, je ne l’avais même pas imaginée dans mes rêves les plus fous. C’est le réveil d’une belle endormie ».
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer