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Impôts : pourquoi les journalistes profitent-ils toujours d'une niche fiscale ?
information fournie par Moneyvox 12/05/2021 à 09:30

L'abattement fiscal des journalistes est-il légitime ou doit-il être supprimé ? (Crédits : ©  momius - stock.adobe.com  )

L'abattement fiscal des journalistes est-il légitime ou doit-il être supprimé ? (Crédits : © momius - stock.adobe.com )

C'est un avantage souvent contesté mais qui existe toujours. L'abattement spécifique accordé aux journalistes se justifie-t-il encore ? Réponse.

Par MoneyVox,

90 milliards d'euros : c'est ce que coûtent chaque année à l'Etat les niches fiscales. Et pour cause : non moins de 475 dispositifs permettent d'accorder des avantages à certains contribuables. Avec l'allocation pour frais d'emploi, les journalistes figurent dans cette liste. Quel est le montant de cet abattement ? Quelles sont les conditions pour en bénéficier ? Quelle est la justification qui appuie un tel avantage fiscal ? Le point.

L'allocation pour frais d'emploi : définition

L'allocation pour frais d'emploi est un abattement que les journalistes peuvent appliquer sur leurs revenus. Plus précisément, ce sont les « journalistes, rédacteurs, photographes, directeurs de journaux et critiques dramatiques et musicaux » qui sont concernés selon l'article 81 du Code général des impôts. Il leur est possible de déduire 7 650 euros du montant de leurs revenus professionnels.

Un journaliste gagnant 30 000 euros nets par an peut ne déclarer que 22 350 euros au moment de sa déclaration de revenus. De fait, le montant de son imposition se trouvera allégé de plusieurs centaines d'euros. Par exemple, un pigiste célibataire payé 2 280 euros par mois profitera d'une réduction de son impôt sur le revenu de 1 250 euros, un chiffre qui peut même grimper à 1 850 euros pour un journaliste payé 3 775 euros par mois.

Au-delà de la profession de journaliste ou d'un métier assimilé, certaines conditions doivent être respectées pour pouvoir profiter de cette niche fiscale. Tout d'abord, le revenu brut annuel du salarié ne doit pas dépasser 93 510 euros. Par ailleurs, les ressources telles que les indemnités de congés maladie, de maternité ou les allocations chômage ne sont pas éligibles à ce dispositif. En revanche, nul besoin d'être détenteur d'une carte de presse. À l'inverse, ce document ne permet pas automatiquement de pouvoir profiter de la niche fiscale.

Bon à savoir : le montant des revenus déduction faite des 7 650 euros doit être indiqué dans les cases 1AJ à 1JD, puis le montant de l'avantage fiscal doit être reporté dans les lignes 1GA à 1JA.

L'abattement sur les revenus des journalistes, légitime ou non ?

À l'origine, les journalistes profitaient d'un abattement de 30% sur les revenus de leur travail. Un avantage fiscal bien supérieur aux 10% accordés aux autres professions, qui a vu le jour en 1934. À cette époque, les journalistes devaient payer de leur poche le matériel nécessaire pour leurs reportages ainsi que leurs déplacements. Mais en 1996, le gouvernement Juppé tire un trait sur cette niche fiscale, ne la jugeant plus à l'ordre du jour. Deux ans plus tard, un nouvel avantage fiscal pour la profession est mis en place : l'allocation pour frais d'emploi de 7 650 euros voit le jour.

Chaque année, le projet de loi de finances ne fait pas apparaître le coût du dispositif accordé aux journalistes. Et chaque fois, la Cour des comptes réitère ses demandes pour obtenir un chiffrage précis de cette niche fiscale. C'est d'ailleurs aussi le cas pour 65 niches qui ne font l'objet d'aucune évaluation, tandis que 142 autres sont uniquement estimées grossièrement. Un rapport de 2018 de la Cour des comptes permet tout de même d'en avoir un ordre d'idée : l'abattement sur les revenus des journalistes coûterait chaque année environ 35 millions d'euros en impôts sur le revenu. En 2018, deux amendements parlementaires ayant pour objectif de supprimer ce dispositif avaient été déposés, mais tous deux ont été rejetés. Pour le Syndicat national des journalistes « cet abattement représente une planche de salut pour une fraction importante de la profession, de plus en plus rémunérée à la pige ».

13 commentaires

  • 16 mai 12:03

    Vivement une révolution et une remise à zéro de tout ce système ma fieux, cra puleux, dirigés par nos grands énarques qui sont les premiers à en profiter.Juste kram, geocor, cesar, la royauté existe encore, et en pire


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