
Pour certains locataires aux revenus modestes, libérer leur appartement est susceptible d'entraîner des difficultés de logement par la suite. Photo d'illustration. (Mastersenaiper / Pixabay)
Le nombre de congés locatifs adressés par les propriétaires franciliens aurait augmenté ces derniers mois. Ces demandes de libération des lieux, invalides dans près d'un cas sur cinq, risquent de contraindre de nombreux locataires, dont des personnes âgées, à quitter leur appartement. Elles résultent d'une pression accrue subie par les bailleurs.
L’association Droit au logement a constaté ces derniers mois une hausse du nombre de locataires contraints de quitter leur logement après un congé donné par leur bailleur en Ile-de-France. De plus en plus de retraités aux petits revenus seraient concernés et forcés de quitter l’appartement qu’ils louaient depuis plusieurs années. Ils ont ensuite peu ou pas d’option pour se reloger, explique Le Parisien .
19% de congés invalides
C’est le cas d’Olivia, une ancienne gouvernante âgée de 63 ans. Le propriétaire du studio qu’elle loue depuis 20 ans lui a indiqué vouloir récupérer son bien pour son fils, pilote de ligne. Un motif dont elle doute de la véracité. Ne pouvant quitter l’appartement en raison de ses faibles revenus, elle est aujourd’hui menacée d’expulsion.
19% des demandes de quitter le logement ne sont pas justifiées et pourraient donc être invalidées, a montré une enquête de l’Agence départementale pour l’information sur le logement (Adil). De nombreux problèmes de forme ont été constatés, entraînant des recommandations formulées par l'organisme en septembre prochain.
Des propriétaires sous contraintes
Cette tendance à la hausse des congés serait liée aux contraintes grandissantes qui pèsent désormais sur les investisseurs locatifs. Dès le 1 er janvier 2023 par exemple, les logements consommant plus de 450 kWh/m² par an seront interdits à la location. Suivront en 2025 les biens de performance énergétique G, et en 2028 les F. Certains propriétaires ne souhaitant pas faire les travaux de rénovation nécessaires préféreraient se séparer de leur bien.
En parallèle, les propriétaires franciliens sont soumis à l’encadrement des loyers . Le dispositif devrait « accroître la pénurie de biens déjà constatée » et créer « un déséquilibre certain sur le marché locatif » , a estimé Philippe de Ligniville, directeur général adjoint du site d’annonces immobilières Bien’Ici. Entre 1973 et 2013, la part des ménages franciliens logés par le parc locatif en Ile-de-France était déjà passée de 41 à 24%.
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