
Selon le patron de la Fnaim, les entreprises agréées ne seront pas assez nombreuses pour réaliser tous les travaux. (illustration) (Etadly / Pixabay)
Le gouvernement veut en finir avec les passoires thermiques. Pour ce faire, l'exécutif a mis en place un calendrier strict afin de sortir les logements les plus énergivores du marché de la location. Ainsi, les habitations dont le diagnostic de performance énergétique (DPE) est étiqueté G, soit le plus mauvais score, seront interdites à la location à compter du 1er janvier 2025. Les logements diagnostiqués F prendront le même chemin en 2028. Un calendrier « intenable » pour Loïc Cantin. Le président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) s'est confié à nos confrères de Capital .
18 à 24 mois de travaux
Selon lui, les propriétaires en question n'auront pas tous le temps de réaliser les travaux avant la date butoir. Cela concerne surtout les copropriétaires, le temps nécessaire à la prise de décision pour une copropriété pouvant être considérablement rallongé. « Pour pouvoir planifier des travaux de rénovation, une copropriété de plus de 15 ans doit ainsi élaborer un plan pluriannuel de travaux (PPT) » , précise Loïc Cantin. Or ce plan qui peut être intégralement ou partiellement validé nécessite un vote.
Quand l'intégralité des travaux visant à quitter le statut de passoire thermique a été votée, il faut ensuite contacter des entreprises. « Celles-ci devront alors chacune produire un devis. Une fois l’entreprise sélectionnée, les travaux commencent enfin, et peuvent durer 18 à 24 mois pour une rénovation complète » , souligne le président de la Fnaim. Même en votant de tels travaux en début d'année prochaine, difficile donc de tenir les délais du 1er janvier 2025.
Pas assez d'entreprises habilitées
« Il faut être réaliste : il n’existe que 58 000 entreprises classées RGE (reconnu garant de l'environnement, ndlr), qui sont à même de réaliser ces travaux de rénovation globale nécessaires à la transition écologique » , martèle Loïc Cantin. Or selon lui, « il faudrait multiplier par trois leur nombre pour atteindre les objectifs de rénover les centaines de milliers de logements fixés par le gouvernement » .
Pour le président de la Fnaim, les mesures coercitives sont contre-productives. Il faudrait au contraire « encourager les propriétaires à rénover leurs logements ». « J’ai connu des travaux de ravalement qui ont mis dix ans avant d’être votés ! » , conclut-il. Les logements classés E devraient pour leur part être interdits à la location en 2034.
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