
Comment l’intelligence artificielle révolutionne-t-elle les pratiques immobilières ? / iStock.com - Dragon Claws
Transactions : des outils plus rapides, mais pas infaillibles
Dans le domaine de la transaction, l’IA a permis des avancées spectaculaires. En effet, l’estimation des biens immobiliers s’est affinée grâce à l’analyse croisée de milliers de données : surface, localisation, historique des ventes, évolution des prix par quartier. Pour un agent immobilier, cela représente un gain de temps, mais aussi une plus grande crédibilité auprès des clients. Des assistants virtuels sont désormais capables de dialoguer 24h/24 avec les acheteurs potentiels, de répondre à leurs questions, voire de programmer des visites. Cependant, ces outils ne remplacent pas l’œil du professionnel. Alexandre Jacques, agent immobilier dans le sud de la France, rappelle au micro de Radio France, que l’IA ne perçoit ni l’état réel d’une copropriété, ni les tensions dans un voisinage. Elle ne sent pas non plus les projets de vie, les hésitations ou les coups de cœur. Les photos générées ou retouchées par IA peuvent parfois induire les clients en erreur si elles ne reflètent pas fidèlement la réalité. Une estimation algorithmiquement juste peut donc s’avérer humainement fausse.
Promoteurs, constructeurs : des chantiers repensés
L’IA a également pénétré l’univers de la promotion immobilière et de la construction. Modélisation 3D des immeubles, suivi de chantier automatisé, maintenance prédictive, contrôle qualité en temps réel. Elle réduit les marges d’erreur et optimise les délais. Des robots de construction sont capables d’exécuter certaines tâches répétitives avec une précision constante, réduisant les aléas liés aux ressources humaines. Mais là aussi, une vigilance est de mise. L’IA fonctionne à partir de modèles passés. Or, les enjeux territoriaux évoluent vite, et une bonne modélisation ne garantit pas une bonne insertion dans le tissu urbain. Les erreurs d’urbanisme du passé sont souvent liées à un manque de vision humaine, pas à une absence de données.
Notaires, courtiers, assureurs : vers des analyses enrichies
Chez les notaires, l’IA aide à la rédaction d’actes, à la veille juridique, à la détection de fraudes, et à l’évaluation patrimoniale. Pour les courtiers, elle permet d’évaluer la solvabilité d’un emprunteur, d’anticiper les besoins de financement, ou encore de comparer les offres bancaires en quelques clics. Les assureurs, eux, s’appuient sur des algorithmes pour adapter les couvertures aux profils individuels, prévoir les sinistres par type d’actif ou par région. Ces gains d’efficacité sont indéniables, mais ne doivent pas faire oublier la nécessaire transparence. L’utilisation de données personnelles ou sensibles, le risque de dépendance cognitive ou encore la déshumanisation des relations doivent rester des sujets de vigilance pour les acteurs du secteur.
Une révolution qui exige éthique et formation
Les professionnels s’accordent à dire que l’IA ne remplace pas, elle oblige à se réinventer. C’est en comprenant ses atouts et ses limites que l’on peut en tirer le meilleur. Pour cela, la formation continue devient une priorité absolue. Il s’agit d’apprendre à se servir des outils sans leur déléguer l’essentiel, à savoir le jugement, l’éthique, le contact humain.
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