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Et maintenant, un carburant 100% au colza
information fournie par Le Figaro 08/11/2018 à 17:14

Et maintenant, un carburant 100% au colza (Crédit photo: Josephine Amalie Paysen on Unsplash)

Et maintenant, un carburant 100% au colza (Crédit photo: Josephine Amalie Paysen on Unsplash)

FIGARO DEMAIN - Le groupe Avril lance une énergie composée intégralement d'huile de colza, 2,5 moins polluante qu'un carburant conventionnel, selon le groupe. Le prix sera «compétitif par rapport au gazole».

À l'heure où les automobilistes contestent la hausse des prix du diesel, le groupe Avril lance un carburant composé à 100% d'huile de colza. Le numéro un français des huiles de table qui fabrique aussi des biocarburants annonce la commercialisation d'Oleo100, présenté comme le premier carburant français 100% végétal. Le nouveau carburant est en outre composé intégralement de produits agricoles français, assure Avril. «C'est un carburant fait dans nos fermes», lance le groupe.

Pour l'heure, le carburant est disponible uniquement pour les professionnels, transporteurs routiers et collectivités. Il entre en effet dans la catégorie B100, autorisée par un arrêté publié le 7 avril dernier au Journal officiel pour une utilisation seulement «dans des flottes professionnelles disposant d'une logistique d'approvisionnement spécifique et de leurs propres capacités de stockage et de distribution».

Dans le contexte actuel, le prix des carburants focalise toutes les attentions. Si le groupe ne donne pas de tarif précis, il assure que son coût sera «quasiment le même que celui du gazole», en tout état de cause il «sera compétitif par rapport au gazole et très compétitif par rapport au gaz et à l'électrique». D'autant que pour rouler avec ce nouveau carburant, tous les camions diesel peuvent le faire moyennant «des adaptations mineures sur les véhicules», affirme Kristell Guizouarn, responsable du projet au sein du groupe Avril. «La solution est donc simple et économique puisque le transporteur peut garder sa flotte», martèle la responsable. Ces ajustements représentent un coût de quelques centaines à 1.000 euros et sont pris en charge par Avril «pour pouvoir accélérer la transition vers Oleo100», précise la représentante.

60% de gaz à effet de serre en moins qu'un gazole traditionnel

Premier atout de ce carburant: les performances environnementales de cette énergie made in France. D'après Jean-Philippe Puig, directeur général du groupe Avril, ce biodiesel produit 60% de gaz à effet de serre en moins qu'un gasoil traditionnel et il émet jusqu'à 80% de particules fines de moins. Il est 2,5 moins polluant qu'une énergie fossile conventionnelle, ajoute le groupe.

Toutefois, la production de cette nouvelle énergie 100% végétale nécessite l'utilisation d'énergie conventionnelle. Les engins agricoles utilisés pour la culture du colza roulent encore aux combustibles fossiles et les agriculteurs cultivent cette plante à l'aide de pesticides. Mais «le bilan énergétique est positif», assure toutefois le groupe. «Il faut 1 litre de carburant classique pour produire 3,7 litres de Oleo 100», calcule Avril qui cite l'Ademe (l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie).

Avril ajoute que Oleo100 offre un «nouveau débouché» bienvenu pour les agriculteurs, alors que le biodiesel mélangé au gazole est très concurrencé par des produits d'importation, en particulier d'Argentine ou d'Indonésie. Quant à la mobilisation des surfaces agricole utiles nécessaires à la production de ce biocarburant, le groupe précise que la France est un pays exportateur de colza. Ainsi, dans un premier temps, l'objectif est de mobiliser les quantités produites pour l'export soit une «centaine de milliers de tonnes d'ici quelques années, ce qui concernera environ 15.000 poids lourds d'ici 2024», indique Kristell Guizouarn.

Le groupe a déjà mené un test grandeur nature avec certains de ses clients et notamment la société de distribution de produits frais Transgourmet depuis 6 mois. Le suédois Scania dont «95% de la flotte est disponible en option B100», ou Renault Trucks vont également faire rouler leurs véhicules avec cette énergie. RATP pourrait également être un client, assure Avril. Une solution pour la société qui a annoncé que, faute d'un nombre de véhicules «propres» suffisant, elle sera contrainte de remettre en circulation 118 bus diesel l'an prochain…

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