INFOGRAPHIES - Paris affiche de très loin la plus forte hausse de taxe foncière en dix ans (+ 83%), parmi les cinquante plus grandes villes de France.
Taxe foncière . Ces deux mots font grincer des dents les propriétaires. D'autant plus qu' elle ne cesse d'augmenter . Les propriétaires ont jusqu'à aujourd'hui pour s'acquitter du paiement de cet impôt, s'ils ne paient pas en ligne, ou jusqu'au 20 octobre s'ils paient par internet, smartphone ou tablette. Pour la première fois depuis sa création, le taux moyen de taxe foncière dépasse 40 %, en 2023, pour atteindre 40,36 %, dans toute la France, selon l'Observatoire national des taxes foncières produit par l'Union nationale des propriétaires, Unpi. Cela équivaut à plus de deux loyers mensuels (2,4 exactement). Les montants de taxe foncière payés par les propriétaires ont grimpé en moyenne de 32,9 % en 10 ans, entre 2013 et 2023. Une augmentation largement supérieure à l'inflation (+19% entre 2013 et 2023) et presque quatre fois plus forte que la hausse des loyers sur cette même période (+7,7%).
Paris fait figure de mauvais élève
Si l'on prend les 50 villes les plus peuplées de France, les taux de taxe foncière s'élèvent carrément à 44,7%, une moyenne supérieure de 4 points à la moyenne nationale. Bonnet d'âne pour Paris qui a perdu son statut de grande ville de France aux taux de taxe foncière les moins élevés. Les propriétaires parisiens ne comprennent pas que leur taxe foncière puisse bondir de plus de 70 % alors que les loyers sont encadrés dans la capitale, rapporte l'Unpi. Parmi les cinquante plus grandes villes de France, Paris affiche de très loin la plus forte hausse en dix ans (+ 83%). Et même si on s'intéresse aux cinq dernières années seulement, Paris encaisse là aussi la plus forte hausse (+ 71,6 %). À l'inverse, plusieurs grandes villes d'Île-de-France font partie des communes de France aux taux les moins élevés. C'est le cas en premier lieu de Neuilly-sur-Seine, dans les Hauts-de-Seine (92), avec un taux global de 13,70 %. Boulogne-Billancourt et Puteaux ne sont pas très loin, avec des taux globaux respectifs de 15,74 % et 16,66 % en 2023. Pour Boulogne-Billancourt, cela représente l'équivalent d'un peu moins d'un loyer mensuel.
Une taxe de l'usager pour tous
Derrière Paris, aux rangs des mauvais élèves, on retrouve Grenoble qui est devenue en 2023 la grande ville de France aux taux cumulés de taxe foncière les plus élevés (67,93 %). La hausse de la taxe foncière à Grenoble est de 42,5 % entre 2018 et 2023. Strasbourg n'est pas en reste avec une augmentation de 31,7%. Loin derrière, les taux atteignent 56,42 % à Angers et 55,87 % à Amiens. Les taux de taxe foncière dépassent les 50 % dans quatorze grandes villes sur cinquante. Il existe une exception, celle de Nice, la seule grande ville de France où la taxe foncière a diminué entre 2013 et 2018 (-1,4 %). Toutefois, en 2024, on observe un rattrapage. En 2024, c'est Nice qui affiche la hausse la plus forte parmi les 200 villes les plus peuplées de France (+ 21,7 %).
L'Unpi assure que la suppression de la taxe d'habitation sur les résidences principales « contribue à aggraver la fracture entre propriétaire et locataire ». L'UNPI considère que la taxe foncière est « un impôt désuet » et propose pour la remplacer une taxe de l'usager. Cette taxe serait supportée par tout le monde, locataires ou propriétaires. Elle serait modulable à la hausse ou à la baisse selon ses conditions de ressources, la rénovation énergétique de son logement.... L'Unpi demande également que les propriétaires bailleurs puissent récupérer en partie la taxe foncière auprès des locataires . « En effet, le locataire, comme le propriétaire occupant d'ailleurs, bénéficie des services publics et des équipements collectifs financés par la collectivité », justifie l'Unpi . L'Union nationale des propriétaires réclame également un dégrèvement de taxe foncière dans les secteurs où les loyers sont encadrés par arrêté préfectoral. Elle demande aussi un dégrèvement de taxe foncière pour les propriétaires qui ont effectué des travaux de rénovation énergétique. Aujourd'hui, seules certaines communes appliquent ce dégrèvement lors de travaux de rénovation, telles que Nantes, Chambéry, Caen et même Paris. .
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