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Un taux moyen de crédit sous la barre des 4 %
Amorcée en janvier 2024, la baisse du taux de crédit à l'habitat continue sa chute à raison de 10 points de base par mois (le point étant un centième de pourcentage, 100 points représentant 1 %). Si on prend l'exemple du taux moyen des prêts à 20 ans, il est passé de 4,26 % en décembre 2023 à 3,64 % en mai 2024 (3,54 % sur le même mois pour les emprunts sur 15 ans et 3,75 % pour ceux sur 25 ans). Sur le marché de l'ancien, la diminution est de 40 points de base entre décembre et avril (3,81 % en avril), tandis que le marché du neuf bat des records, avec – 47 points (3,75 % en avril). On observe donc une forte augmentation du nombre de prêts accordés entre décembre et avril (+ 67,5 %). Parallèlement à cette tendance qui s'installe, une étude des notaires observe une diminution des prix des logements anciens (- 3,9 % au 4e trimestre 2023, avec - 3,8 % pour les maisons et - 4,1 % pour les appartements). Ceci dit, le volume de transactions (850 000 en 2023) n'a jamais été aussi bas depuis 2016, mais les notaires espèrent une amélioration de la situation, à la faveur de la baisse du taux de crédit. Selon Daniel Baal, président depuis avril du Crédit Mutuel (5e banque de France), la baisse des taux se poursuivra probablement en juin, même si on ne pourra pas retrouver le taux exceptionnellement bas de 1 % ou 1,5 % pratiqué par les banques dans le passé. Par contre, il ne se montre pas très optimiste quant à une baisse importante des prix de l'immobilier, notamment dans le neuf, compte tenu de l'augmentation du prix des matériaux et de la main-d'œuvre.
Une amélioration de la capacité d'emprunt
Il n'en reste pas moins que les signaux repassent au vert, ce qui redonne quelques couleurs au marché immobilier… et un peu d'espoir aux acheteurs potentiels. Après avoir été malmenés par les banques, qui refusaient à la pelle les candidats à l'emprunt, ceux-ci peuvent de nouveau caresser le rêve de devenir propriétaires. Cette baisse des taux impacte directement leur capacité d'emprunt et leur permet, avec les mêmes revenus, d'acheter un bien plus grand ou mieux situé. Ils peuvent faire des économies substantielles en jouant sur les deux tableaux : la baisse des prix (sur certaines zones et certains biens) et la baisse du coût du crédit. Pour l'acheteur, le casse-tête est de savoir quand se lancer dans son projet d'acquisition. De fait, la baisse des taux a une incidence sur le cours de l'immobilier : une capacité globale d'achat qui s'accroît relance en effet peu à peu les transactions, ce qui augmente mécaniquement le nombre d'acheteurs potentiels. Le risque de ces réactions en cascade est que les prix des biens recommencent à gonfler, notamment dans certaines villes dont le marché est en tension. Selon certains spécialistes, les acheteurs pressés ont donc tout intérêt à se lancer dès maintenant dans leur recherche, quitte à renégocier plus tard leur taux d'emprunt.
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