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Ces publicités osées d’un syndic qui se moque des syndics
information fournie par Le Figaro 25/02/2022 à 06:00

Le syndic Bellman expose les griefs souvent reprochés aux syndics dans une campagne publicitaire et fait passer les copropriétaires qui ne changent pas de syndic, pour des sadomasochistes.

« Aujourd’hui, si on garde un syndic qui laisse couler un problème de toiture, c’est qu’on aime ça ». Vous avez sans doute remarqué dans le métro ou sur un bus une affiche publicitaire où l’on voit une personne, habillée de cuir de la tête aux pieds, passer l’aspirateur chez elle, alors que son toit fuit. Ou descendre les escaliers de l’immeuble avec une poussette parce que l’ascenseur est en panne. Ou encore attendre désespérément qu’on lui réponde au téléphone ou que les travaux démarrent. Cette campagne vise les syndics à qui les copropriétaires reprochent souvent leur manque de réactivité.

Habitués à ces critiques, les syndics ne s’attendaient sans doute pas à ce que celle-ci émane de leur propre camp. C’est en effet Bellman, qui se présente comme un néosyndic, qui est l’auteur de cette campagne publicitaire provocante. De quoi faire enrager l’Association des gestionnaires de copropriété (ANGC) qui a décidé d’assigner la société en justice et réclame le « retrait immédiat » des affiches publicitaires. « Bellman dénigre la profession de syndic de copropriété à des fins commerciales déloyales et trompeuses car elle ne propose rien de nouveau par rapport aux autres syndics, a réagi Gilles Frémont, président de l’ANGC. Bellman dénigre aussi les copropriétaires qu’elle fait passer pour des sadomasos. »

Du côté de Bellman, son fondateur, Antonio Pinto, se dit « très fier » de cette campagne qui « incarne notre travail depuis 3 ans pour faire avancer les choses » et assume de cibler les copropriétaires attentistes. « T out est parti d’une statistique: la moitié des copropriétaires sont mécontents de leur syndic mais seulement 20% vont en changer (sondage Harris Interactive), explique Antonio Pinto. Cette campagne décalée qu’il faut prendre avec humour, vise à inciter les copropriétaires à envisager d’agir s’ils sont insatisfaits. Nous n’avons donc pas la même lecture que l’ANGC: nous ne visons personne et cherchons simplement à replacer la satisfaction client comme priorité. Beaucoup de syndics font du bon boulot et veulent bouger les lignes

Les internautes partagés

Face à ce bras de fer entre les nouveaux et traditionnels syndics, les internautes sont plutôt partagés: les uns saluent cette campagne « audacieuse », « originale » et « représentative des critiques des propriétaires », les autres se disent « pas fans de l’argument commercial » pour bousculer le marché. Derrière ce débat, se pose la question: peut-on dénigrer une profession à laquelle on appartient? « Le dénigrement, pour être constitué, doit viser les produits ou services d’une personne ou d’un collectif de personnes identifié ou identifiable [...] indépendamment du caractère avéré ou non des critiques formulées» , répond le Tribunal de commerce de Paris, dans une décision rendue le 24 janvier dernier, donnant gain de cause aux syndics de copropriété face à la start-up Matera qui les avait aussi tournés en ridicule .

Dit autrement, le dénigrement s’apprécie de manière objective sans chercher à savoir s’il est vrai ou faux. Un dernier bout de phrase sur lequel l’ANGC compte s’appuyer pour justifier le dénigrement des syndics. « Bellman est soumis au code de déontologie dont les règles sont fixées par un décret qui interdit les titulaires d’une carte professionnelle de se dénigrer entre eux ( article 10 du décret du 28 août 2015 )», affirme le président de l’ANGC. Reste à savoir si la Justice sera sensible ou pas à cet argument sachant que, contrairement à Matera, Bellman fait partie de la profession que la start-up stigmatise. Ce qui pourrait limiter le poids de l’accusation d’un point de vue juridique. « Cet argument sera peut-être jugé comme une circonstance atténuante mais le dénigrement est caractérisé objectivement» , martèle Gilles Frémont qui ajoute «(ne pas vouloir) interdire Bellman mais simplement qu’ils respectent l’image de la profession ».

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