Un couple issu de la région parisienne s’était porté acquéreur d’un manoir en Corrèze, lors de sa première mise aux enchères en juin 2024. Il a jeté l’éponge en décembre dernier.
L’ampleur des travaux nécessaires pour redonner vie à ce manoir abandonné à Treignac, en Corrèze, à une heure de Limoges, a découragé un couple d’acquéreurs, parents de grands enfants. Cette famille provenait de la région parisienne et recherchait une maison dans le coin. Il faut dire que l’enveloppe nécessaire pour retaper la bâtisse est susceptible d’effrayer plus d’un acheteur. Il faut compter au moins 300.000 euros de travaux voire 400.0000 pour la maison de 300 m² environ, complètement délabrée. La chaudière au fioul est hors service, l’électricité, la plomberie, les huisseries sont à revoir. L’assainissement collectif n’est pas conforme. Le bâtiment est mal isolé.
La maison de maître composée de 11 pièces est également gangrenée par la mérule, un champignon. Rien que pour éradiquer la mérule, il faut compter 32.000 euros. Et pour le toit, 90.000. Le couple de la région parisienne n’a pas tenu longtemps face à cette montagne de travaux. Après s’être positionné sur la propriété en juin 2024 lors d’une vente aux enchères pour une somme dérisoire, 23.000 euros, il a baissé les bras en décembre dernier. « Ils n’ont pas donné suite parce qu’ils auraient trouvé une maison avec moins de travaux. Ils n’avaient pas signé le compromis de vente. Nous, il faut que l’on avance, que l’on trouve un acquéreur fiable », explique Sandrine Cheype, adjointe au maire de Treignac, en charge de l’immobilier, au Figaro .
Victime de squat
Sandrine Cheype a été très déçue de ce retrait. D’autant que la demeure qui date de 1902 a un véritable cachet. La propriété est entourée d’un jardin de 1200 m² qui peut offrir un espace extérieur agréable. Il existe une dépendance en pierres et en briques couverte en ardoise, qui servait de cabinet médical à un des anciens propriétaires, médecin. Cette dépendance offre la possibilité d’avoir une activité annexe. « Le bâtiment est grand, il s’étend sur trois étages. Il est possible de créer trois logements distincts dans le manoir , de 80 à 100 m² chacun. L’escalier qui est très beau peut permettre la configuration de ces trois logements. Il y a un manque cruel de biens à louer donc cela peut-être pratique pour les investisseurs », suggère Sandrine Cheype.
Les derniers propriétaires du manoir, un couple composé d’un Hollandais et d’une Roumaine, ont rapidement divorcé. Le mari a quitté les lieux après avoir acquis le manoir en 2001. La femme est restée jusqu’en 2011 puis a laissé la maison livrée à elle-même. La maison a été squattée et s’est délabrée au fil du temps. « Nous n’avons jamais réussi à entrer en contact avec la propriétaire. Nous avons lancé une procédure fin 2021 pour récupérer le manoir. L’équipe municipale tient à sauver ce patrimoine. On a perdu pas mal de maisons remarquables et là ce manoir était voué à la ruine ou à la démolition », déplore l’adjointe au maire.
Une fois la déception passée, le manoir est revenu sur le marché. Il va de nouveau être mis en vente aux enchères sur le site 36h-Immo les 5 et 6 juin. Initialement, il devait être mis aux enchères les 21 et 22 mai mais plus de 100 demandes de renseignements ont été déposées en l’espace d’une seule semaine. La date a donc été repoussée. Le plus offrant l’emportera mais il faudra être porteur d’un vrai projet. « On ne veut pas d’acquéreurs qui veulent juste acheter un manoir et qui après se rendent compte des travaux à faire ou d’hurluberlus ou de simples curieux. On a été transparents sur la mérule et sur les travaux à effectuer. Le manoir n’est pas classé mais est répertorié aux Bâtiments de France, l’extérieur ne peut pas être modifié. Aucune extension n’est possible », précise-t-elle.
La mise à prix est de 20.200 euros. Comment cette somme a-t-elle été fixée ? « Les derniers propriétaires ont laissé des dettes. On a épuré les arriérés de 20.000 euros (comme la taxe foncière... qui n’était plus payée). C’est de l’argent public ces arriérés. On doit vendre la maison pour faire une opération blanche », évoque l’adjointe au maire. Il est encore possible de visiter le manoir pour les candidats intéressés vendredi 16 mai, de 14h00 à 16h30.
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