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Les taux baissent, ce qui rassure les emprunteurs. Les acquéreurs qui ont signé des offres avec des crédits à 4 % doivent-ils les renégocier dès maintenant ou attendre une plus forte baisse?
C'est une bonne nouvelle pour les emprunteurs: les taux baissent: 7 banques sur 10 affichent désormais d es taux compris entre 3,5% et 3,9% en octobre. « On voit des dossiers exceptionnels à 3,2% sur 20 ans. J'ai même vu un 3,15% sur 25 ans », relève Maël Bernier, porte-parole de Meilleur Taux, un courtier en crédits immobiliers. Dès lors, les emprunteurs qui ont acheté avant la baisse des taux peuvent être tentés de renégocier leur crédit immobilier . « Les renégociations de crédit ne représentent que 3% des demandes en 2024 mais c'est déjà plus qu'au mois de juin », chiffre Maël Bernier.
Au mois de juin, elles pesaient effectivement moins de 2%. Toutefois, on reste pour l'instant dans des proportions très faibles. Pour rappel, en 2020, à certaines périodes, quand les taux se sont effondrés, les renégociations représentaient la moitié des dossiers. Chez Vousfinancer, le nombre de renégociations ne s'élève qu'à une dizaine à peine.
Encore trop tôt
Aujourd'hui, ne sont concernées par la renégociation des crédits que les personnes ayant signé avec des taux supérieurs à 4,20%, c'est-à-dire signés à l'automne dernier. Or c'est justement à cette époque que la production de nouveaux crédits immobiliers était la plus faible, ce qui explique le peu de renégociations enregistrées par Meilleur Taux. « Théoriquement, sur le papier, cela pourrait être le moment de renégocier son crédit. Les taux actuellement tournent autour de 3,50 % sur 20 ans contre 4,30% fin 2023. L'écart conseillé entre ces deux taux est bien là. Renégocier son crédit est intéressant à partir de 0,7 point d'écart et là on a 0,8 point d'écart. Cependant, les crédits qui pourraient être concernés par une renégociation sont trop récents, donc en pratique, ce n'est pas intéressant. On conseille d'avoir amorti son crédit depuis 2 ans pour renégocier », recommande Sandrine Allonier, porte-parole du réseau d'agences de courtage en crédits immobiliers Vousfinancer.
Même son de cloche du côté de Pierre de Buhren, directeur général du groupe Empruntis, un autre courtier: « Il est sans doute un peu tôt pour évoquer une opportunité générale de renégociation des crédits récemment produits. Les taux baissent encore et nous sommes loin de l'atteinte d'un plancher .» Il ajoute: « Il est important de rappeler que renégociation et rachats par une banque externe ne peuvent être dissociés. C'est en effet le potentiel de rachat externe et donc de perte du client qui va inciter la banque à envisager pour lui une renégociation de son crédit. Aujourd'hui, les baisses de taux qui peuvent aller jusqu'à 100 points de base par rapport à un crédit décaissé fin 2023 ne semblent pas suffisantes pour constituer de réelles opportunités de renégociation. Il est en effet important de considérer l'ensemble des frais inhérents au rachat de crédit (indemnités de remboursement anticipé, coût de garantie, coûts d'assurance qui peuvent être plus élevés etc.) pour mesurer l'intérêt d'un rachat ».
« Néanmoins certains crédits notamment les plus longs et les plus élevés seraient déjà gagnants à effectuer cette opération. Cependant, nous conseillons à tous d'attendre un peu car l'opération sera encore plus rentable quand les taux se rapprocheront des 3,2% sans doute d'ici la fin de l'année », suggère Maël Bernier. D'ici deux à trois mois, le gain sera donc plus substantiel. Le risque pour les emprunteurs qui négocient dès maintenant c'est qu'ils entament des démarches aujourd'hui et qu'ils recommencent l'opération dans quelques mois. « Avec des taux les plus bas autour de 3,2%, contre des taux moyens à plus de 4,5% en fin d'année 2023, l'opération peut être bénéfique. En tout état de cause, il est temps d'aller voir un professionnel, car si pour certains la renégociation n'est pas encore intéressante aujourd'hui, elle pourrait l'être d'ici quelques mois, autant s'y préparer », conclut Caroline Arnould, directrice générale du courtier Cafpi.
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