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Aux Minguettes, la destruction des barres HLM reprend
information fournie par Le Figaro 01/04/2021 à 06:00

(Crédits photo : Wikimedia Commons - Gilles Lulla )

(Crédits photo : Wikimedia Commons - Gilles Lulla )

L'immense barre Monmousseau du quartier des Minguettes à Vénissieux va être détruite ce vendredi. D'autres démolitions vont suivre dans ce quartier où l'on abat des tours depuis 1983.

C'est ce vendredi matin, vers 10h30, que l'immense barre Monmousseau va s'effondrer par explosion sur le plateau des Minguettes, à Vénissieux. Pour cet immense bâtiment de 110 mètres de long, propriété d'ICF Habitat Sud Est Méditerranée, bailleur social et filiale de la SNCF, ce sera l'aboutissement d'un projet lancé en 2016. «Si cette démolition que nous avions prévue initialement pour fin 2018 a pris du retard, c'est que le relogement des occupants des 197 appartements a été plus long que prévu, explique Mourad Aba, directeur construction acquisition d'ICF Habitat Sud-Est Méditerranée. C'était un temps nécessaire pour accompagner les locataires dans leur relogement. Lancé dès mai 2016, il s'est achevé en juillet 2019. 55% de ces ménages ont été relogés au sein de notre parc à Vénissieux et 38% d'entre eux sont relogés sur la Métropole. Deux ménages ont accédé à la propriété.»

Avec cette démolition qui sera filmée en direct les Minguettes renouent avec ces destructions spectaculaires qui ont rythmé la vie du quartier ces quarante dernières années (voir notre diaporama) . Et ce n'est pas fini, car une vingtaine d'autres démolitions sont prévues par la suite (mais pas forcément à l'explosif). Il est vrai que ce quartier qui a été si densément construit jusqu'au milieu des années 1970 a longtemps symbolisé les errements de l'urbanisme des banlieues. C'est là aussi, au cours des émeutes de 1983 a émergé cette tendance devenue tristement banale consistant à brûler des voitures. Mais cette fois-ci, la mutation du quartier est bien engagée. Un projet de renouvellement urbain mis en œuvre à Vénissieux depuis 2005 avait déjà permis d'opérer d'importants changements et ils s'approfondissent désormais dans le cadre d'un Nouveau programme de renouvellement urbain encadré par la Métropole lyonnaise. Ce programme lancé en 2020 doit se déployer jusqu'en 2035 et doit rendre tout son attrait au quartier.

Une barrière qui doit être supprimée

«Cette barre crée une vraie coupure entre le centre historique et le reste de la ville, admet Mourad Aba. C'est une barrière qui doit être supprimée dans le cadre du nouveau plan d'aménagement global.» terme de cette démolition, le terrain qui a été cédé à la Métropole du Grand Lyon sera mis à sa disposition. Et pourquoi avoir choisi ce mode de destruction spectaculaire? «Le recours aux explosifs pour cette démolition s'est imposé sur deux raisons techniques essentielles, précise Sylvain Lefebvre, référent démolition chez Ginger Deleo qui gère cette opération. Tout d'abord à cause de la proximité de cette barre avec la rue Monmousseau. Elle est située à une quinzaine de mètres de la construction qui mesure 50 à 55 mètres de haut selon le dénivelé. Avec une démolition traditionnelle, il aurait fallu couper la rue pendant trois à quatre mois. Par ailleurs, ce choix permet de réduire au plus court possible les nuisances induites par un chantier de démolition.» Une méthode souvent retenue pour des tours. «Il n'y a pas de règle absolue, précise Sylvain Lefebvre, mais au-delà de 12 à 14 étages, on peut souvent envisager le recours aux explosifs plutôt qu'une démolition mécanique.»

La destruction simultanée de 10 tours des Minguettes en 1994

Le bâtiment a été bien évidemment dépollué et curé avant démolition avec un gros travail de désamiantage. Il a ensuite été affaibli avec près de 1200 tonnes de béton qui ont été retirées. Enfin, près de 3000 trous ont été réalisés dans des points stratégiques en y plaçant de toutes petites charges explosives. Afin de contenir les fragments de béton et projections du tir, les murs les plus exposés ont été enveloppés de grillage et de la toile géotextile recouvre ce grillage afin de contenir les parties fines qui pourraient elles aussi causer des dégâts aux alentours. Enfin, le jour J, les explosions se font dans un ordre bien déterminé les unes après les autres mais de façon imperceptible puisque l'ensemble de ces explosions prend 1 à 2 secondes et il faudra 7 à 8 secondes pour que l'édifice s'effondre. Au total une soixantaine de personnes au maximum interviendront sur place vendredi, notamment pour gérer l'évacuation du voisinage.

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