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«Alain Delon y a fait ses classes»: découvrez la future transformation de ce domaine breton
information fournie par Le Figaro 12/10/2024 à 07:00

Le domaine de la Massaye et son château laissés à l’abandon, près de Rennes, vont être transformés en logements en bois, crèche, maison paramédicale, résidence d’artiste et bureaux. Comment financer un tel projet?

Alain Delon a étudié pendant deux ans au centre de formation de la Marine, installé ici jusqu’en 1958, avant d’être délocalisé en Gironde. Depuis, le domaine de la Massaye, situé à Guichen (35), à quelques kilomètres de Rennes, a connu plusieurs vies: résidence pour personnes âgées, centre de vacances... avant d’être laissé à l’état d’abandon en 2005. Il a même attiré les curieux, amateurs d’urbex . « Ce qui était impressionnant c’est que le domaine était immense et on pouvait se balader librement et découvrir les lieux. On n’a pas souvent l’occasion de se balader comme ça dans un lieu de cette envergure. Le domaine avait été vandalisé et des miroirs étaient rayés, ce qui était dommage », se souvient Charles*, un fan d’urbex qui est allé sur place en 2018.

La Massaye ouvre une nouvelle page de son histoire et doit devenir un lieu multifonctionnel composé de 100 logements en construction bois, d’une crèche, d’une maison paramédicale, d’ un lieu de béguinage pour séniors (avec une maison commune comme espace partagé et des espaces privatisés), d’une résidence d’artistes, d’un fablab pour organiser des ateliers et de bureaux.

« La municipalité avait plusieurs objectifs: restaurer le château, créer de nouveaux logements et garder le lieu ouvert sur le territoire », témoigne Marguerite Fortes Delacroix, directrice marketing, communication et RSE du groupe immobilier parisien Metis, qui doit mener cette réhabilitation d’ampleur. Avant d’ajouter: « Ce lieu est très important pour les habitants du coin. Certains se souviennent avoir fait du pédalo sur le plan d’eau dans le parc lorsqu’ils allaient au centre aéré. La commune souhaitait que la partie château reste dans le patrimoine de la Ville et soit complètement ouvert au public. La partie habitation sera privée donc plus isolée. Les logements ne verront donc pas le jour dans le château ou alors des hébergements temporaires seulement pour les séminaires d’entreprises et stages de yoga en groupe », explique-t-elle.

Les travaux devraient démarrer fin 2025-début 2026 et prendre fin en 2028. Mais d’ici là, le projet peut encore évoluer. Il a d’ailleurs déjà connu des ajustements: « On voulait ouvrir une maison de santé mais entre-temps, une maison médicale s’est ouverte donc on s’est adaptés et on va ouvrir une maison paramédicale à la place. Le permis de construire va être déposé dans les quatre prochains mois », relate-t-elle. Les 3000 mètres carrés de bâtiments existants seront rénovés, une série de logements collectifs et de maisons individuelles neuves verront le jour sur 8500 mètres carrés. Sur l’ensemble du site, les travaux coûteront environ 20 millions d’euros.

Un club d’investisseurs

Comment supporter le coût d’un tel projet? « Metis est doté d’un club d’investisseurs qui peuvent apporter des fonds. Ils récupèrent ensuite des intérêts sur l’argent mis à disposition, entre 7 et 10% d’intérêts annuels fixes. Le principe est un peu différent du crowdfunding où les investisseurs sont liés au débouché du projet alors que nous, on ne lie pas l’investisseur à la réussite du projet. Il reçoit une rémunération annuelle fixe moins élevée que pour un crowdfunding mais qui tombe de manière fixe tous les ans », argue Matthieu Camuset, fondateur du groupe Metis. Aujourd’hui, le club compte 16 investisseurs. La rénovation va d’abord porter sur l’existant puis sur la création de logements collectifs. « La réhabilitation de l’existant est rendue possible par la création de surfaces autour », résume Matthieu Camuset. Même si chaque logement aura ses spécificités, les appartements seront harmonisés. Des composants communs figureront dans les lots pour rationaliser la fabrication. Un deux-pièces sera composé de deux studios accolés. « On mélange les usages et les usagers dans un même lieu. On sort de la verticalité de l’immeuble de bureaux ou de l’habitation unique. On mélange logement, travail, service », conclut Matthieu Camuset. Metis ne se contentera pas de transformer le domaine et son château, sa filiale Domaine restera sur site une fois les travaux terminés pour animer les lieux et jouer le rôle de «régie».

*Le prénom a été modifié.

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