
Les professionnels du secteur se retrouvent à rogner sur certaines tâches pour gagner du temps. (illustration) (StockSnap / Pixabay)
Dans un communiqué, trois fédérations associatives de l'aide à domicile ont alerté récemment sur leur secteur d'activité, qui serait « arrivé à la rupture ». Elles déplorent une pénurie de personnel, des difficultés financières ainsi qu'un épuisement professionnel, qui concourent à une incapacité de répondre à la demande grandissante des seniors souhaitant vieillir à domicile.
« Le secteur est arrivé à la rupture. » Le ton est donné dans ce communiqué de l'Adédom, de la FNAAFP/CSF et de l'Una, trois fédérations du secteur associatif de l'aide à domicile. Au beau milieu de cet été 2022, les trois organisations ont tiré la sonnette d'alarme sur l'état de leur secteur d'activité et des conditions de travail de leurs salariés, rapporte Capital .
Un tri dans les demandes
Selon les professionnels, il est aujourd'hui compliqué voire impossible de répondre à toutes les demandes d'aide à domicile des personnes âgées en perte d'autonomie. « Il y a deux ou trois ans, on se débrouillait toujours, on ne disait jamais non à une demande , confie la responsable d'entité à l'Una dans le Lot-et-Garonne. Maintenant, dès qu’on a un appel, on se dit : 'si c'est pour la toilette, on est mal'. »
Face à cette situation, les professionnels sont obligés de trier les demandes et de prioriser les actes essentiels de la vie quotidienne. Les structures en viennent à grappiller du temps, notamment pour le ménage. « Au lieu de venir deux heures par semaine, on n'intervient plus qu'une heure trente , explique Sylvie Barthel, responsable de Bourgogne Services à la personne. Mais ces deux heures permettent aussi d'entretenir le lien social… »
Un appel lancé au gouvernement
Ces tensions dans le secteur retombent sur le personnel, qui frôle depuis plusieurs mois l'épuisement professionnel, mais aussi sur les proches des personnes âgées, obligés de remplir les tâches que les structures ne peuvent plus assurer. Sans compter que les candidats à l'embauche se font de plus en plus rares, la profession subissant des salaires peu attractifs et une image peu reluisante.
« Sans plus attendre, le gouvernement doit mettre à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale une réforme en profondeur du système dans le cadre d’une loi Autonomie ambitieuse » , demandent les trois signataires du communiqué. Les professionnels attendent des « moyens financiers à la hauteur » afin d'éviter que cette situation « inédite » se reproduise année après année.
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