D’après les experts, une sous-indexation prolongée des pensions de retraite permettrait de rétablir l’équilibre du système d’ici 2030. Illustration. (Anaterate / Pixabay)
Une proposition qui risque de faire de bruit. Dans son avis annuel rendu ce jeudi 10 juillet 2025, le Comité de suivi des retraites a émis plusieurs propositions relatives au système des pensions. Le conseil de cinq experts a, cette fois-ci, recommandé de sous-indexer les pensions sur l’inflation pour les cinq années à venir, rapporte Le Figaro .
Une sous-indexation progressive
Cette mesure, pensée pour « ramener le système des retraites à l’équilibre » , permettrait d’économiser plusieurs milliards d’euros. Pour le Comité, cet effort financier pourrait être demandé aux seniors dans un « contexte de forte épargne » des retraités depuis 2019 et alors que leur niveau de vie reste élevé en France en comparaison avec les autres pays européens.
D’après les cinq experts, une sous-indexation prolongée des pensions de retraite permettrait de rétablir l’équilibre du système d’ici 2030. S’ils ne se prononcent pas sur les chiffres, ils évoquent en revanche une analyse des partenaires sociaux datant du conclave sur les retraites. Celle-ci correspond à une sous-indexation à 0,8 point en 2026, puis à 0,4 point par an jusqu’en 2030, soit un total de 2,4 points. Un sacrifice financier nécessaire selon eux pour assurer la « pérennité financière du système des retraites » . Les effets négatifs seraient compensés par la forte épargne des seniors, qui garderaient un « niveau de vie satisfaisant » à condition que cette notion soit bien définie.
Une mesure déjà débattue en 2024
« Le système de retraite ne peut pas être étudié indépendamment du reste de l’économie » , ajoutent les experts, rejetant le retour de l’âge légal de la retraite à 62 ans. Pour le Comité, d’autres mesures seront également nécessaires pour atteindre l’équilibre.
Des débats s’étaient déjà tenus en 2024 autour d’une mesure similaire de sous-indexation des pensions lors du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, mais la proposition avait été rejetée. Interrogé le 26 juin dernier sur cette potentielle mesure et ses critiques, François Bayrou a assuré que le but n’était pas de s’en prendre à « telle ou telle catégorie » de la population. « Je ne veux pas cibler les retraités » , avait précisé le Premier ministre.
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