Cartes de collection : attention au fisc sur les ventes lucratives ! / iStock.com - Motionshooter
Un marché qui combine nostalgie, rareté et opportunisme
À la fois terrain de jeu pour les passionnés et espace spéculatif pour les investisseurs, le marché des cartes de collection connaît une croissance soutenue - près de 18 % par an - portée par l’engouement pour les éditions japonaises et les collaborations exclusives. Certaines cartes mythiques, comme le Black Lotus de Magic ou le Pikachu Illustrator, affichent des prix astronomiques, pouvant atteindre plusieurs millions de dollars. Pour autant, le marché est marqué par une forte volatilité car la rareté n’est pas systématiquement un gage de valeur. Certaines cartes de collection issues de tirages massifs deviennent aussi très recherchées grâce à différents facteurs. Ainsi, il existe des effets de mode (les réseaux sociaux, les influenceurs et les ventes spectaculaires aux enchères créent un engouement), un phénomène de nostalgie (les premiers Pokémon ou Yu-Gi-Oh! sont devenues iconiques car elles rappellent l’enfance de toute une génération) ou encore l’usage en jeu ; qui valorise les cartes indispensables dans les decks de tournoi. Par ailleurs, l’état de conservation est aussi un critère important. Une carte « commune » mais évaluée “Gem Mint” par l’organisme PSA (Professional Sports Authenticator) - c’est-à-dire dans un parfait état de conservation - peut voir sa cote grimper considérablement.
La subtile différence entre collectionneur amateur et professionnel
Le Trésor Public français distingue trois profils de collectionneurs et adapte sa politique fiscale à chacun. Voici leurs portraits robot : Jean-Pierre est passionné de Pokémon depuis ses 12 ans. Il revend sa carte préférée pour offrir un week-end romantique à sa dernière conquête. Montant de la transaction : 3 000 €. Verdict fiscal : rien à signaler. En dessous de 5 000 €, le Trésor Public ne sort pas sa Pokéball. Jean-Pierre peut profiter de son escapade sans craindre une attaque « Déclaration obligatoire ». Bernard découvre dans sa collection qui dort au grenier depuis 15 ans, un Dracaufeu holographique qui s’arrache à plus de 10 000 €. La vente reste occasionnelle, mais le montant dépasse le seuil magique. Le fisc lance alors son attaque « Taxe forfaitaire » (6 % + 0,5 % CRDS). Le collectionneur doit partager son butin avec le Trésor Public, qui ne laisse jamais filer une carte légendaire. Enfin, il y a ceux qui multiplient les ventes, écument les plateformes et transforment leur passion en business. Le Trésor Public les assimile alors à des commerçants classés dans la catégorie BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux). Ici, pas de forfait, mais un gain qui rejoint l’assiette d’imposition sur le revenu et qui est soumis aux cotisations sociales.
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