SOS Racisme n'a noté qu'une faible diminution de la pratique de la discrimination raciale par les agences immobilières. Photo d'illustration. (Schluesseldienst / Pixabay)
Après une précédente étude il y a trois ans, SOS Racisme a mené une campagne de testing pour savoir si les agences immobilières appliquaient des critères de discrimination raciale pour les locations. Les mentalités ont peu bougé, avec près de la moitié des agences qui adoptent cette pratique.
Les conclusions de la nouvelle campagne de testing menée par SOS Racisme sont implacables. 48,50 % des 136 agences immobilières auditées accèdent aux exigences discriminatoires des propriétaires des logements dont elles gèrent la location. Pour le besoin de cette étude, les militants de SOS Racisme se sont fait passer pour des propriétaires de logements auprès des agences immobilières, explique franceinfo . Ils ont exigé que des règles discriminatoires soient appliquées dans la sélection du locataire.
Rupture d'égalité face à la location
Bien qu'elles puissent remplir toutes les conditions de solvabilité, les personnes d’origine maghrébine ou subsaharienne n'ont pas les mêmes possibilités d'accès au logement. Elles « ont une chance sur deux de contacter une agence qui accepterait de pratiquer ou de laisser pratiquer une discrimination à leur endroit » , a dénoncé SOS Racisme.
Certaines agences laissent le propriétaire choisir les futurs locataires de son logement. Parmi elles, pour l'aider dans son choix, plus d'une sur quatre (32 sur les 136 du panel) écartent « les profils dits arabes ou noirs afin d'éviter les problèmes de voisinage » , assure l'association. 34 agences sur 136 font, elles, directement une sélection en appliquant un critère discriminatoire.
Discrimination illégale
Un peu moins d'une agence sur deux (70 agences sur 136) refuse d’effectuer une sélection sur la base d’un critère discriminatoire racial. Les trois-quarts des agences immobilières testées ont précisé que toutes formes de discrimination était interdite.
En comparant le résultat de ce testing avec le dernier en date, réalisé en 2019, SOS Racisme conclut cependant que « les pratiques discriminatoires dans le secteur de l'immobilier perdurent » . En effet, 51 % des agences acceptaient alors d'appliquer une règle discriminatoire. L'association a déploré que des agences déjà mises en cause il y a trois ans n'aient pas changé de comportement.
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