Surfant sur l’actualité de l’incarcération de Nicolas Sarkozy, une start-up spécialisée dans l’investissement dans des micro-surfaces parisiennes démontre que l’on peut rendre désirables de minuscules chambres de bonne.
Du temps de Masteos, l’enseigne d’investissement locatif clé en main qu’il a créée, Thierry Vignal voyait les choses en (très) grand. Cette société qui a compté jusqu’à 400 salariés a fait partie de toutes ces start-up qui n’ont pas résisté à la crise immobilière, elle a été cédée à Novaxia après avoir été placée en redressement judiciaire . Très transparent sur cet épisode douloureux, l’entrepreneur n’a pas tardé à rebondir en se penchant désormais sur le (très) petit. Il s’intéresse toujours à l’investissement immobilier, surtout parisien et a choisi de se concentrer sur les plus petits logements louables, les micro-surfaces à partir de 9 m².
Le nom de sa société résume tout: Atom, symbole de l’infiniment petit mais qui peut aussi s’entendre comme «at home» en anglais, à savoir «chez soi» . L’incarcération de Nicolas Sarkozy a été l’occasion pour l’entrepreneur de démontrer sur les réseaux sociaux que «la surface ne dit pas tout» , comme il l’explique lui-même. Là où ses détracteurs l’imaginent prospérer sur un terrain proche de celui des marchands de sommeil, lui y voit une contrée inexplorée du luxe. «Une cabine de yacht de milliardaire peut faire 9 m², écrit-il dans un post LinkedIn . Une cabine de prestige de l’Orient-Express aussi. Certaines chambres d’hôtel 4 étoiles à Saint-Germain-des-Prés font 9 m². La cellule de prison de Sarkozy ou la chambre de bonne insalubre du 16e, aussi. Même surface, pas la même vie.»
85% de chambres de bonnes vacantes
Photos à l’appui, il tente de démontrer que cette niche des très petites surfaces parisiennes luxueusement aménagées peut renfermer des pépites. S’il a choisi de se pencher sur ce nouveau business, c’est qu’il a découvert que 85% des chambres de bonnes de la capitale (qui en compte près de 120.000) seraient vacantes. Une situation qui s’explique par le fait que ce sont des passoires thermiques, difficiles à aménager et très peu rentables avec l’encadrement des loyers. C’est pourquoi il travaille avec des experts de la rénovation thermique et compte un architecte, Jean-Christophe Orthlieb, parmi les cofondateurs de sa société. Et il travaille par ailleurs sur le plan juridique pour mettre au point des baux hybrides non soumis à la loi Alur , afin de s’affranchir de l’encadrement.
La clientèle qu’il vise ? Des travailleurs nomades faisant la navette entre la province et la capitale, des étudiants en stage, des chercheurs en mission ou des entreprises qui ont régulièrement besoin de loger leur personnel. L’occasion de mettre en place des baux de longue durée avec des utilisations tout en proposant des tarifs nettement moins élevés qu’une chambre d’hôtel, l’indépendance en plus. Reste à embarquer des investisseurs dans l’aventure.
Une chose est sûre, ses premières réalisations peuvent inspirer les personnes à la recherche des meilleurs aménagements pour de petites surfaces. «Chaque centimètre carré est optimisé comme dans une cabine de yacht» , aime-t-il souligner en précisant: « Notre métier : passer de la surface subie à l’expérience choisie.» Et de conclure narquois : «Il y a le 9 m² qui enferme et celui qui émancipe.»

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