Malgré la baisse des prix dans la capitale, il n’est pas rare de trouver des cagibis de moins de 4 m², voire 3 m², affichés à 70.000 euros. Exemples.
Les difficultés que traverse le marché immobilier depuis de longs mois ont certes gommé une partie des excès que l’on pouvait observer, en particulier à Paris. Cela n’empêche pas pour autant certaines bizarreries de se maintenir, voire de prospérer. C’est le cas des micro-surfaces, c’est-à-dire ces biens de moins de 9 m² habitables qui ne répondent pas aux critères de la décence et interdisent donc la pratique de la location. Cela n’empêche pas ces cagibis de s’afficher à des tarifs frôlant parfois ceux du mètre carré des plus beaux appartements de la capitale. Il est vrai qu’avec le renchérissement du coût du crédit, le ticket d’entrée du moindre bien «décent» peut s’avérer trop élevé pour certains acheteurs. D’où la flambée des prix au mètre carré pour les offres les moins chères.
C’est ainsi que le plus petit «appartement» de cette sélection affiche la surface lilliputienne de 2,72 m² ! Certes, il s’agit de surface Carrez, c’est-à-dire que l’on ne conserve que la partie du logement dépassant 1,8 m de hauteur sous plafond, car la surface au sol de cette chambre tout en soupente est de 8 m². Il n’empêche, le tarif de ce cagibi proposé par une agence immobilière de la Rive gauche est loin d’être riquiqui: 70.000 euros, soit 25.735 €/m². Un tarif qui peut s’expliquer notamment par une localisation exceptionnelle en plein 6e arrondissement, le plus cher de Paris, et avec une vue (à travers la fenêtre de toit) sur les églises Saint-Sulpice et Saint-Germain-des-Prés. Par ailleurs, le logement est lumineux et l’aménagement particulièrement optimisé permet de disposer d’un canapé convertible, d’une table, d’un évier, d’un réfrigérateur, d’une plaque de cuisson avec des rangements de cuisine, d’un grand téléviseur... Des atouts « parfaits pour un pied-à-terre parisien ou un espace de travail inspirant », selon l’annonce. Ce qui n’empêche pas non plus l’endroit d’être une passoire thermique (classée F au DPE) et situé au 7e étage sans ascenseur.
De la gymnastique pour se coucher
Et que dire de ce «duplex» de 5,51 m² dans le 9e arrondissement, affiché à 84540 euros, soit 15.340 €/m² . L’agence qui le propose à la vente a eu la pudeur d’éviter le terme de duplex pour ce « pied-à-terre plein de charme » préférant parler d’une « mezzanine aménagée permettant deux couchages distincts ». À en croire les photos, mieux vaut être sacrément souple pour accéder aux couchages en question sans se fracasser la tête contre un mur ou contre la tuyauterie. Quant à ce particulier qui souhaite traiter exclusivement en direct, il propose son 3 m² du 3e arrondissement à 47.000 euros. Et il souligne les atouts de son bien: non soumis au DPE en l’absence d’un chauffage fixe (mention curieuse pour un bien non locatif) et une taxe foncière à la hauteur de la surface: 75 euros par an...
Le phénomène semble même concerner le viager. On découvre ainsi cette chambre de 11 m² (16 m² au sol) avec W.-C. sur le palier, affichée à 75.000 m² . Par rapport aux autres biens, celui-ci a le gros atout d’être louable, mais pour ce prix vous n’achetez que la nue-propriété. L’usufruit, c’est-à-dire le droit d’en profiter ou d’en percevoir le loyer, restera aux mains d’une femme de 81 ans jusqu’à son décès.
Et pour ceux qui pensent que ce genre d’offres sont le fruit de doux rêveurs et que ce genre de biens ne se vendent pas, il suffit de vérifier que plusieurs d’entre elles disparaissent rapidement. C’est le cas notamment de deux biens proposés par des mandataires immobiliers: l’un de 3,64 m² affiché à 39.000 euros dans le 17e arrondissement et l’autre de 4,15 m², proposé à 43.000 euros dans le 10e arrondissement de la capitale. Tous deux portent la mention «offre acceptée».
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