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Ces bévues inattendues qui peuvent fausser votre DPE
information fournie par Le Figaro 25/05/2022 à 06:00

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

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La formation des diagnostiqueurs est pointée du doigt. Le gouvernement promet que la profession sera mieux encadrée.

Une simple lettre alphabétique peut faire capoter une vente immobilière. Longtemps négligé, le diagnostic de performance énergétique ( DPE ), qui coûte autour de 200 euros en moyenne, est désormais scruté à la lettre par les acheteurs. Depuis le 1er juillet 2021, sa méthode de calcul a changé et beaucoup de propriétaires ont vu leur note de performance énergétique déclassée sans que l'état de leur logement ait été dégradé . De quoi jeter le trouble sur la fiabilité du DPE (qui classe les logements de A à G en fonction de leur consommation énergétique et des émissions de gaz à effet de serre, NDLR).

Pour le vérifier, le magazine 60 millions de consommateurs a testé 4 maisons avec des caractéristiques différentes (date de construction, mode de chauffage...). Pour chacune d'elles, les vendeurs ont fait appel à 5 diagnostiqueurs, entre février et mars derniers, pour noter la performance énergétique de leur logement . De son côté, 60 millions de consommateurs a fait appel à un expert dans le domaine du bâtiment qui a effectué le même travail. Résultat: pour la même maison, les 6 diagnostiqueurs n'aboutissent pas au même résultat! Il y a toujours au moins deux lettres différentes, voire trois.

Les raisons sont multiples et les erreurs parfois déroutantes. À Toulouse (31), un diagnostiqueur a chiffré la surface d'une maison de 1960 , à 162 m² là où les 5 autres experts ont obtenu entre 128 et 135 m². Soit un écart à un grand studio ou un petit 2-pièces! Or, la consommation énergétique exprimée en mégawattheure doit être divisée par la surface du logement. Plus cette dernière est élevée, plus la consommation par m² est faible et meilleure est la note. Autre exemple aberrant: près de Bordeaux, un diagnostiqueur a renseigné une mauvaise date de construction (1949 au lieu d'avant 1948). Du coup, la maison est considérée comme plus étanche, avec une consommation moindre et donc une note énergétique plus favorable.

Et ce n'est pas tout, la liste de bévues est longue: nombre de portes ou de fenêtres mal évalué, pompe à chaleur oubliée, types d'isolation inexacts, eau chaude indiquée comme étant produite en instantané alors que la maison dispose d'un ballon de 190 litres... « Le but de notre enquête n'est pas de dire que tous les diagnostiqueurs sont incompétents mais que certains font mal leur boulot et que les particuliers doivent être plus attentifs », analyse Fanny Guibert, chef de rubrique à 60 millions de consommateurs. Le magazine met en cause la formation des diagnostiqueurs.

Pas d'obligation d'être formés au nouveau DPE

« Nous avons constaté que les dates de formation des diagnostiqueurs ( concernés par l'enquête ) étaient antérieures à la réforme du DPE et n'ont donc pas connaissance des nouvelles règles », souligne Virginie Potiron, juriste à 60 millions de consommateurs. Un détail d'autant plus déplorable que tous les diagnostiqueurs contactés sont certifiés par le gouvernement qui a mis en ligne un annuaire . Pour y remédier, un courrier a été adressé à la ministre de la Transition écologique. « C'est un immense défi et je le prends très au sérieux , a déclaré Amélie de Montchalin, sur France Inter ce mardi . Nous avons à mieux normer, mieux encadrer pour qu'il y ait moins de fraudes et d'arnaques

L'enjeu est de taille: le DPE est opposable. Dit autrement, l'acheteur (ou, en cas de location, le locataire) peut se retourner le vendeur (ou le propriétaire) s'il constate une erreur sur le diagnostic. S'il estime être dans son bon droit et que la faute vient de l'expert, ce dernier peut demander des comptes au professionnel. « N'hésitez pas à prendre votre temps pour vérifier que toutes les données du DPE sont exactes et à poser des questions au diagnostiqueur sur le temps qu'il a passé dans votre logement - entre 1h30 et 2h en moyenne - s'il dispose d'une attestation d'assurance et une certification », conseille Virginie Potiron. Un bémol: les diagnostiqueurs ne sont pas obligés d'être formés au nouveau DPE. Une piste de réflexion? « La fiabilité est un vrai enjeu pour les diagnostiqueurs et doit être absolue, sans quoi nous aurons un problème de confiance », met en garde Jean-Marc Torrollion, président de la Fédération nationale de l'immobilier.

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