Même si les ventes reculent pour ce type de biens immobilier, beaucoup continuent à se projeter dans l’achat d’une maison de vacances.
Le marché des résidences secondaires est dans un trou noir. Avec la remontée des taux de crédits, le tour de vis à venir du gouvernement pour tenter de redresser des finances publiques, la fin de la parenthèse Covid où l’on aspirait à se mettre au vert à la moindre occasion et les mesures prises par certaines communes pour limiter les maisons de vacances sur leur territoire , les planètes semblent s’être alignées pour que la chute soit brutale.
Mi-juillet, le réseau Century 21 annonçait ainsi une baisse des ventes de 20 % pour ce type de biens immobiliers au premier semestre 2025, par rapport à la même période de 2024. Parce que l’incertitude grandit, beaucoup de potentiels acquéreurs jettent l’éponge. La résidence secondaire a ceci de particulier qu’elle est effectivement secondaire, et donc non vitale. Les maisons de vacances continuent pourtant de faire rêver beaucoup de Français. En témoigne le nombre de requêtes enregistrées sur les plateformes de crédit immobilier.
Le courtier en ligne Pretto, numéro 4 ou 5 du secteur selon les mois, s’est penché sur la situation de ces éventuels acquéreurs, en s’appuyant sur les 4855 simulations de crédit faites sur son site au cours des 12 derniers mois. Sans surprise, 41 % de ces simulations ont été réalisées par des habitants d’Île-de-France. Même si la méthode n’est pas aussi rigoureuse qu’un sondage en bonne et due forme, il y a tout de même de quoi en tirer quelques enseignements.
38% d’achats «solo»
Toutes les données communiquées par Pretto, concernant la situation des éventuels emprunteurs, sont des moyennes. Ils auraient 45,5 ans en moyenne. Si une majorité d’entre eux se projette dans un achat en couple (62 %), ils sont aussi 38 % à vouloir faire une acquisition en solo. Une proportion qui est loin d’être anecdotique, quand on sait les contraintes financières et logistiques que représente une résidence secondaire.
Bien sûr, ceux qui songent acheter ce type de biens immobiliers disposent de revenus mensuels importants : 8750 euros net pour l’emprunteur principal et 4630 euros net pour le coemprunteur, soit un revenu annuel de 150.000 euros. Ils ont un apport de 100.000 euros et recherchent un bien qui atteindrait 421.000 euros en moyenne. Le montant de l’emprunt envisagé est d’environ 322.000 euros avec une durée de remboursement de crédit longue. « L’achat d’une résidence secondaire n’est pas un simple coup de tête. C’est un projet structurant, réfléchi sur le long terme. Il est d’ailleurs financé sur un horizon équivalent à celui d’une résidence principale, avec une durée moyenne de crédit de 23 ans », analyse Pretto.
Où ces acquéreurs potentiels achèteraient-ils ? Le classement réserve des surprises. L’Île-de-France arrive en tête, représentant 16,5 % des simulations. « Paris intra-muros , précise Pretto, représente à elle seule 8 % des projets. Elle reste étonnamment prisée, très probablement dans une orientation alliant usage personnel et rendement locatif ». Force est de constater que le montant très élevé de la taxe foncière sur les résidences secondaires situées à Paris n’est pas un frein à l’achat. Viennent ensuite les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur (13 %), Auvergne-Rhône-Alpes (10,5 %), et le Nouvelle-Aquitaine (10,5 %). Les Hauts-de-France et le Centre-Val de Loire sont les lanternes rouges du classement, avec respectivement 4 % et 3 % des requêtes.
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