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Réforme des retraites : pourquoi un abandon ferait grimper les taux de crédit immobilier ?
information fournie par Boursorama avec Newsgene 09/10/2025 à 13:15

Les experts anticipent une hausse des taux moyens de 0,2 à 0,3 % d’ici la fin de l’année. Illustration. (Coucouoeuf / Wikimedia)

Les experts anticipent une hausse des taux moyens de 0,2 à 0,3 % d’ici la fin de l’année. Illustration. (Coucouoeuf / Wikimedia)

La possible suspension de la réforme des retraites, évoquée par Élisabeth Borne mardi 7 octobre, pourrait avoir de fâcheuses conséquences pour les emprunteurs. Déjà fragilisés par l’instabilité politique qui secoue le pays, les taux de crédit immobilier repartiraient progressivement à la hausse face à l’envolée du coût de la dette française.

Si les taux de crédit immobilier, revenus autour des 3,2 % après un pic à 4 % en 2023, semblaient s’être stabilisés depuis le printemps, la situation se tend à nouveau. La raison principale : l’instabilité politique actuelle. Les taux de crédit immobilier sont notamment liés à l’OAT à 10 ans, référence du taux auquel la France emprunte, celui-ci ayant bondi de 3,13 % en mai à 3,51 % ce mercredi 8 octobre, atteignant même 3,60 % deux jours plus tôt après l’annonce de la démission surprise du Premier ministre Sébastien Lecornu. Et un éventuel abandon de la réforme des retraites, comme évoqué mardi par Élisabeth Borne, ne devrait pas arranger les choses, rapporte Capital .

Une hausse progressive d’ici 2026

Selon Ludovic Huzieux, directeur général d’Artémis Courtage, cela « ferait (encore) plus de mal à un marché obligataire déjà nerveux » en creusant les finances publiques. Les propos du ministre de l’Économie démissionnaire Roland Lescure ont confirmé les craintes des analystes. Il a chiffré à « des centaines de millions d’euros en 2026 et des milliards en 2027 » le coût d’un abandon temporaire de la réforme des retraites. Sébastien Lecornu a quant à lui précisé que la facture pourrait atteindre « au moins trois milliards d’euros » d’ici 2027.

Cette situation devrait avoir pour conséquence une chute de la note de solvabilité de la France, attribuée prochainement par les agences de notation financière Moody’s et Standard and Poor’s, après un abaissement déjà opéré par Fitch. Une dégradation qui se traduirait mécaniquement par une augmentation des taux d’emprunt pour le pays et a fortiori des taux immobiliers, anticipe Caroline Arnould, directrice générale du courtier Cafpi. Elle évoque une hausse « progressive » , avec un taux moyen autour de 3,40 % dans les prochains mois. Même diagnostic pour Ludovic Huzieux, qui table sur 3,50 % d’ici la fin de l’année, évoquant également un ajustement « sans violence » .

Objectif affiché : réduire le déficit public

Certains observateurs relèvent néanmoins un signal positif. Sébastien Lecornu a rappelé que la priorité restait de doter la France d’un budget avant la fin de l’année, afin de « réduire le déficit public, élément clé pour la capacité de la France à emprunter […] Et ce qui est vrai pour l’État l’est aussi pour les taux de crédit des ménages » , note Sandrine Allonier, porte-parole du courtier Vousfinancer. Pour autant, la réforme des retraites reste un point de « blocage » majeur au Parlement, nécessitant un débat sur le sujet, comme l’a reconnu le Premier ministre démissionnaire ce mercredi.

1 commentaire

  • 14:49

    Bein voyons ! Et les centaines de milliards gaspillés par l'état et les collectivités tous les ans, on en parle ? C'est tellement simple de faire porter le chapeau au régime des retraites ! Et de vouloir repousser sans cesse l'âge de départ alors que les jeunes ne trouvent pas de boulot et que le cout du travail ne nous rend pas compétitif ! Faudrait peut être prendre le problème par le bon bout à moins que ça ne dérange le patronnat et les castes dirigeantes ?


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