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Qu’est-ce que la «stretchflation», cette technique qui permet aux industriels d’augmenter leurs prix en toute discrétion ?
information fournie par Le Figaro 13/08/2024 à 11:33
Temps de lecture: 2 min

(Crédits: Unsplash - Claudio Schwarz | @purzlbaum)

(Crédits: Unsplash - Claudio Schwarz | @purzlbaum)

Après la «shrinkflation» et la «cheapflation», les industriels appliquent cette nouvelle pratique pour contourner les hausses de prix liées à l'inflation des matières premières.

Dans les rayons des supermarchés, difficile de s'y retrouver pour le consommateur. Il y a quelques mois, le gouvernement et la  grande distribution  étaient vent debout contre le phénomène de « shrinkflation » , ou de «réduflation» en bon français, consistant à réduire la quantité d'un produit vendu au même prix. Plusieurs acteurs ont également pointé la « cheapflation » pratiquée par certains industriels, visant à changer la recette d'un produit avec des ingrédients moins onéreux et de moins bonne qualité. Désormais, il existe aussi la «stretchflation» , qui vide le porte-monnaie des Français.

Cette expression est la contraction de deux mots : «stretch» en anglais qui signifie «étirer» et l'inflation. Pour éviter les effets de le hausse des prix des matières premières sur leur chiffre d'affaires, les industriels n'hésitent pas à utiliser cette technique légale mais peu honnête envers les consommateurs. Concrètement, elle consiste à augmenter le poids d'un produit, tout en appliquant une plus forte hausse de prix en parallèle.

«Détourner l'attention des clients»

Pour illustrer ce phénomène, le journaliste spécialisé en grande distribution, Olivier Dauvers, a repéré un exemple de «stretchflation» . En mai dernier, il ciblait une boîte de quatre «Bun's» de la marque  McCain . Si celle-ci pesait 400 grammes, vendue à 2,93 euros, soit 7,33 euros le kilo, elle est passée à 460 grammes pour 3,99 euros, soit 8,67 euros le kilo. Contacté, le groupe McCain n'est pas encore revenu vers le Figaro .

Fin juillet, le spécialiste a mis en lumière un autre exemple avec des boîtes de gâteaux apéritifs de la marque Belin. Les célèbres Monaco à l'emmental sont ainsi passés de 100 à 110 grammes (+10%) tandis que le prix de la boîte a décollé d'un euro à 1,29 euro (+29 %). Même observation du côté des «Snacky» , avec un prix courant de 80 centimes qui est passé à 1,02 euro, alors que la boîte n'a pris que dix grammes. «La mention “Encore + de crackers Nouveau Format” n'a visiblement pour objectif que de détourner l'attention du client : tant du poids (appréciez la taille du 110 grammes en bas à gauche) que du prix» , souligne Olivier Dauvers. Contacté, le groupe  Mondelez , auquel appartient Belin, n'a pas encore répondu à notre sollicitation.

À la rentrée, le gouvernement va-t-il sortir les griffes pour enrayer ce phénomène ? Cette année, l'exécutif s'est déjà attaqué à la «shrinkflation» en instaurant une nouvelle mesure. Depuis le 1 er juillet, «les supermarchés doivent obligatoirement informer les consommateurs des produits dont la quantité diminue mais qui sont vendus à un prix identique ou plus élevé» . Certains distributeurs ont joué le jeu et ont mis en place des affichettes devant plusieurs références pour dénoncer cette pratique. Une initiative qui pourrait être appliquée à la «stretchflation» et qui pourrait relancer la guerre entre les distributeurs et les industriels.