Les hôtels particuliers ont la cote à Paris. crédit photo : Adobestock
La guerre en Ukraine fait trembler les bourses mondiales, mais l'immobilier de luxe parisien semble inébranlable. Malgré la désertion de la clientèle russe, les biens d'exception atteignent des prix records. Certains atteignent même la barre des 200 millions d'euros. Décidément, la pierre n'est pas prête de perdre son appellation de valeur refuge.
L'hôtel de Soyecourt, un prix de vente record
Les hôtels particuliers ont la cote à Paris. Crédit photo : Wikipédia
Situé au 51 rue de l'Université, l'hôtel de Soyecourt a été vendu 98 millions d'euros il y a déjà une dizaine d'années. La famille Pozzo di Borgo l'a cédé au président gabonais Ali Bongo. Mais cette merveille architecturale a une histoire qui ne se limite pas à l'argent. Elle a même eu récemment un locataire prestigieux en la personne de Karl Lagerfeld. Le couturier a loué le premier étage de cette demeure historique dotée d'une cour d'honneur et d'un jardin. Le bâtiment a vu le jour en 1708 grâce au génie de l'architecte Pierre Cailleteau. Le premier et heureux propriétaire est Claude de Longueil, marquis de Maisons. L'hôtel porte alors le nom d'hôtel de Maisons.
Il devient l'hôtel de Soyecourt lorsqu'en 1932, la famille du même nom prend possession des lieux et entreprend de grands travaux. Les boiseries du salon imaginées par l'ébéniste Jacques Verberckt sont un véritable chef-d'œuvre. Au XIXe siècle, la famille Pozzo di Borgo apporte sa touche personnelle. Un des héritiers de cette famille est le personnage joué par François Cluzet dans Intouchables . Classé monument historique depuis 1926, cet hôtel particulier parisien est reconnaissable à son magnifique portail. Pour y pénétrer, il faut être invité par la famille Bongo.
Un mystérieux acheteur pour le palais de Montmorency
Les hôtels particuliers ont la cote à Paris. Crédit photo : Wikipédia
En 2011, le palais de Montmorency, situé avenue Foch à Paris, était à vendre pour 100 millions d'euros . Cet hôtel particulier de 3.100 mètres carrés, édifié en 1912 pour la duchesse de Montmorency, comprend pas moins de 20 pièces, dont 12 chambres et 12 salles de bains. Une vente mystérieuse puisque le vendeur, membre d'une riche famille du Golfe persique et propriétaire d'autres biens de prestige dans le monde, a souhaité garder l'anonymat.
Ce palais a été mis en vente 100 millions d'euros par Daniel Féau, conseil en immobilier haut de gamme, mais on ne sait rien de son acheteur. Ce qui est certain, c'est que ce genre de biens est particulièrement convoité par les étrangers. Au-delà de 4 millions d'euros, un acheteur sur deux ne réside pas en France. À 100 millions d'euros, la chance que l'acheteur soit français est quasiment nulle, sauf s'il s'appelle Xavier Niel ou François Pinault!
La barre des 200 millions atteinte en 2021
Les hôtels particuliers ont la cote à Paris. Crédit photo : Adobe Stock
La capitale compte environ cinq cents hôtels particuliers. La plupart sont situés dans le septième arrondissement, un des lieux favoris de la clientèle étrangère. Mais ces derniers temps, des personnalités françaises ont fait parler d'elles dans le secteur de la vente de luxe.
Xavier Niel a pulvérisé tous les records en s'offrant l'hôtel Lambert sur l'île Saint-Louis pour la bagatelle de 200 millions d'euros . Plus “modestement”, François Pinault a racheté 80 millions d'euros l'hôtel ayant appartenu à Bernard Tapie. Quant à Gérard Depardieu , il a mis en vente son hôtel d'exception pour la somme de 50 millions d'euros . Ces lieux de prestige attirent aussi les maisons de haute couture. La Maison Saint-Laurent en a acquis deux sur la rive gauche: l'hôtel de Senneterre, rue de l'Université, et l'ancienne abbaye de Penthemont, rue de Bellechasse. Des lieux qui ne peuvent qu'attirer la clientèle de luxe.
Un studio de 30 mètres carrés vendu 945.000 euros
Un modeste studio composé d'une pièce principale avec un espace lit, une cuisine équipée et une petite salle de bains a été vendu 945.000 euros à Paris. Situé au troisième étage d'un immeuble de grand standing, le studio doit son prix exorbitant à son emplacement sur le Champ de Mars, quasiment au pied de la tour Eiffel. L'acquéreur a donc accepté de payer 31.500 euros le mètre carré pour résider au cœur du septième. En 2018, deux logements dans cet arrondissement avaient atteint respectivement 40.680 euros et 52.000 euros du mètre carré. À ce prix, certains préfèrent s'acheter un domaine dans le Perche.
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