
Si le texte est voté, la taxe s’appliquerait dès le 1er janvier 2026. Illustration. (Rupixen / Pixabay)
Le gouvernement de Sébastien Lecornu entend faire contribuer les géants du commerce en ligne à la réduction du déficit public. Présenté ce mardi 14 octobre 2025, le projet de loi de finances pour 2026 prévoit l’instauration d’une taxe de 2 euros par article importé hors Union européenne, dans le but de rapporter 1,6 milliard d’euros par an à l’État. Comme l’explique RMC Conso , cette mesure risque notamment d’impacter les clients des plateformes chinoises comme Shein ou encore Temu.
Les colis inférieurs à 150 euros
Cette taxe concernera les colis d’une valeur inférieure à 150 euros achetés directement en ligne par les consommateurs auprès des vendeurs situés hors UE. Elle vise particulièrement les vendeurs chinois, accusés de profiter d’exemptions de droits de douane pour inonder le marché européen de produits à bas prix.
Selon la Commission européenne, 4,6 milliards de colis ont été acheminés l’Europe en 2024, contre 1,4 milliard en 2022. Près de 91 % d’entre eux provenaient de Chine. En France, l’ancien ministre de l’Industrie et de l’Énergie, Marc Ferracci, parlait en mai dernier d’une « véritable submersion » , précisant que le nombre de colis arrivant sur le territoire français a doublé entre 2023 et 2024. « On est passé de 400 millions à 800 millions de colis » , expliquait-il à Ouest-France .
Une hausse pour les consommateurs ?
Avec cette nouvelle taxe, l’exécutif souhaite rétablir une concurrence plus équitable pour les commerçants français, tout en s’attaquant aux enjeux environnementaux et sociaux liés à l’industrie de l’ultra fast-fashion. La mesure vise également à freiner l’entrée de produits non conformes sur le marché européen et à réduire la saturation des réseaux logistiques, de plus en plus sollicités.
Cette taxe sera payée par « le déclarant en douane » , à savoir le vendeur, la plateforme ou le service logistique. Cependant, rien n’empêche ces acteurs de répercuter une partie, voire la totalité de son prix, sur l’acheteur. Si tel est le cas, une commande de cinq tee-shirts à 4 euros pourrait subir 10 euros de taxe, faisant grimper sensiblement le coût total pour le consommateur.
Si le texte est voté, la taxe s’appliquerait dès le 1er janvier 2026.