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Préparer sa succession est important. Cependant ce n'est pas toujours une mince affaire. Voici donc six conseils pour répartir au mieux son héritage sans se prendre la tête.
Préparer sa succession, on y pense rarement avant qu’il ne soit trop tard. Pourtant, c’est un sujet qui concerne la grande majorité des Français. Selon un récent baromètre de la fédération ASAC-FAPES, plus de 70 % des Français pensent pouvoir transmettre un héritage à leurs proches. Mais un chiffre fait réfléchir : une personne sur deux ne sait pas vraiment comment faire pour que cette transmission se passe bien . Pas de panique, on vous explique tout.
Entre idées reçues sur les droits de succession et complexité des démarches, il est facile de se tromper. Pourtant, dans les faits, seule une minorité des héritiers paie réellement des impôts sur ce qu’elle reçoit. Comment ? En évitant certaines erreurs et en anticipant. Voici les six pièges à ne pas commettre , selon des professionnels de la gestion de patrimoine.
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1. Ne pas anticiper
C’est l’erreur la plus fréquente. Beaucoup pensent qu’ils auront le temps de s’en occuper plus tard et laissent trainer le sujet. Résultat : la succession suit les règles automatiques, qui ne respectent pas toujours les volontés du défunt. De plus, cela peut coûter cher aux héritiers . « Les droits de succession en ligne directe sont très élevés en France » , rappelle Nicolas Decaudain, président de Prosper Conseil, cabinet de gestion de patrimoine.
Les frais sont progressifs : 5 % pour les 8 072 premiers euros , puis ils grimpent par paliers jusqu’à 45 % au-delà de 1 805 677 euros , même pour les héritiers en ligne directe (parents, enfants, petits-enfants). Autrement dit, plus on tarde à organiser sa transmission, plus la facture peut être salée pour ses proches. Anticiper permet donc non seulement de respecter ses volontés, mais aussi d’alléger la pression fiscale sur les héritiers.
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2. Oublier les donations
La loi permet de transmettre jusqu’à 100 000 euros tous les 15 ans à chaque enfant, sans payer d’impôts . « Pour deux parents, c’est jusqu’à 200 000 euros, pour chaque enfant. On peut donc transmettre jusqu’à 600 000 euros sur 30 ans , par enfant, sans payer d’impôt » , précise Nicolas Decaudain. Il existe même un don exceptionnel (appelé « don Sarkozy ») permettant de transmettre 31 865 euros supplémentaires. En planifiant, on peut donc transmettre beaucoup, sans que cela ne coûte rien aux bénéficiaires. Pour les petits-enfants également il est possible de faire des donations.
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3. Choisir le mauvais régime matrimonial
Le régime matrimonial a un impact direct sur la succession. Mal choisi, il peut désavantager un conjoint ou créer des tensions, notamment dans les familles recomposées. Par exemple, sans précaution, un enfant issu d’un précédent mariage peut avoir la priorité sur le conjoint actuel . Une clause dans le contrat de mariage, ou un testament, peut éviter bien des conflits. Et bonne nouvelle : on peut toujours modifier son régime matrimonial après le mariage. Cependant, attention pour les couples pacsés : « Le testament est nécessaire : le Pacs n’accorde aucun droit aux conjoints » , rappelle Nicolas Decaudain.
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4. Négliger les bons outils financiers
Certaines enveloppes fiscales, comme l’assurance-vie, permettent de transmettre efficacement. Mais attention : la clause bénéficiaire doit être bien rédigée, sinon elle risque de profiter à la mauvaise personne. Les produits comme le PER (plan épargne retraite) assurantiel ou le compte-titres ordinaire offrent aussi des avantages intéressants en cas de décès, à condition d’être bien utilisés.
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5. Oublier le démembrement immobilier
L’immobilier est souvent source de tensions au sein d’une famille dans une succession. Pour éviter cela, on peut anticiper en procédant à un démembrement de propriété : on transmet la nue-propriété à ses enfants tout en gardant l’usufruit (le droit d’y habiter ou de percevoir les loyers). C’est fiscalement avantageux, surtout si c’est fait tôt . « Il faut chercher à démembrer tôt : le barème est très favorable pour les plus jeunes, et beaucoup moins à mesure qu’on vieillit. Quand c’est fait tôt, c’est un vrai jackpot fiscal » , explique Nicolas Decaudain. Une autre option consiste à créer une SCI familiale, pour faciliter la gestion commune du bien.
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6. Se passer d’un professionnel
Enfin, s’entourer des bons conseils peut tout changer . Un notaire, un conseiller en gestion de patrimoine ou un expert fiscal peut vous aider à dresser un bilan de vos biens et à construire une stratégie adaptée à vos envies et à votre situation familiale. Cela permet aussi d’en parler sereinement avec ses proches, et d’éviter les mauvaises surprises au moment de la transmission.
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