Salariés, créanciers : les nouvelles dispositions de la saisie sur salaire / iStock.com - Andrii Yalanskyi
Fin de l’intervention systématique du juge de l’exécution
La saisie sur salaire est désormais déjudiciarisée et confiée aux commissaires de justice, qui en assurent le pilotage en leur qualité d’officiers publics et ministériels. La réforme vise ainsi à simplifier la procédure, à en accélérer le déroulement et à désengorger les juridictions civiles. Les commissaires de justice deviennent les interlocuteurs principaux pour les créanciers, les débiteurs et les employeurs, tout en restant sous le contrôle du juge en cas de litige ou de contestation. Ce transfert de compétence marque une étape importante dans la modernisation du droit de l’exécution, en renforçant la fluidité des échanges et la traçabilité des opérations.
Création d’un registre numérique des saisies
un registre numérique centralisé a été mis en place pour encadrer la gestion des saisies sur salaire. Cet outil permet de recenser l’ensemble des procédures en cours, d’éviter les saisies multiples sur un même débiteur et de s’assurer que les plafonds légaux de prélèvement sont strictement respectés. Grâce à cette base de données partagée, la coordination entre les commissaires de justice, les employeurs et les créanciers est grandement facilitée. Elle offre une meilleure visibilité sur les montants déjà saisis, les priorités entre créanciers et les marges de manœuvre restantes. Ce registre contribue ainsi à renforcer la transparence, à sécuriser les échanges d’informations et à fiabiliser le traitement des dossiers. Il constitue un levier essentiel pour moderniser la procédure, tout en garantissant les droits du salarié débiteur et la bonne exécution des décisions de justice.
De nouvelles obligations pour les employeurs
Depuis la réforme, les employeurs ont le devoir de collaborer directement avec les commissaires de justice, qui pilotent la procédure. Ils doivent ainsi intégrer les nouvelles modalités dans leurs outils de gestion de la paie. Le respect des délais et des obligations déclaratives devient plus strict, nécessitant une adaptation rapide des pratiques internes.
Ce qui ne change pas...
Les droits du salarié débiteur restent pleinement protégés. La part insaisissable du salaire, appelée « reste à vivre », demeure garantie afin d’assurer un minimum vital. En cas de désaccord ou d’erreur, le salarié conserve la possibilité d’exercer des recours. Par ailleurs, notons que la réforme du 1er juillet 2025 ne concerne que la saisie des rémunérations gérée auparavant par les greffes des tribunaux. Les formes de retenues sur salaire ci-après conservent leurs modalités propres : Les cessions volontaires de salaire, dans lesquelles le salarié choisit son plein gré, de céder une partie de sa rémunération à un créancier, Le paiement direct des pensions alimentaires, qui reste une procédure spécifique, souvent déclenchée par le juge aux affaires familiales, Enfin, les avis à tiers détenteur (ATD), qui sont utilisés par l’administration fiscale pour recouvrer des impôts ou amendes.
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