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Limitation de vitesse : quels départements repassent à 90 km/h ?
information fournie par Boursorama avec LabSense 25/10/2025 à 08:30

Depuis plusieurs années, la limitation à 80 km/h sur les routes secondaires fait débat. Imposée en 2018 pour réduire la mortalité routière, cette mesure n’a jamais vraiment convaincu ni les automobilistes, ni une partie des élus locaux. Sept ans plus tard, de nombreux départements reviennent progressivement à 90 km/h, estimant qu’une approche différenciée, au cas par cas, est plus pertinente qu’une règle uniforme.

Limitation de vitesse : quels départements repassent à 90 km/h ? / iStock.com - Thibault Renard

Limitation de vitesse : quels départements repassent à 90 km/h ? / iStock.com - Thibault Renard

Une limitation de vitesse pas forcément efficace

Adoptée en 2018, la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes départementales sans séparateur central devait marquer un tournant pour la sécurité routière. Présentée comme une mesure de bon sens pour réduire la mortalité, elle a pourtant suscité un vif rejet dans de nombreux territoires ruraux, jugée trop uniforme et déconnectée des réalités locales. Depuis, la loi d’orientation des mobilités (2019) a ouvert la voie à un retour progressif à 90 km/h, à condition que les départements justifient leur décision par une étude d’accidentologie.

Des critères stricts avant de lever la limitation

Le retour au 90 km/h n’est pas automatique. En effet, chaque département doit démontrer, chiffres à l’appui, que les routes concernées présentent un niveau de sécurité suffisant. Les services techniques analysent l’historique d’accidents, la visibilité, la configuration des virages, la qualité du revêtement ou encore la densité du trafic. Les tronçons rectilignes, hors agglomération et peu accidentogènes, sont les premiers à bénéficier de cette mesure. L’Eure, par exemple, a engagé une étude sur près de 420 itinéraires afin de déterminer où la hausse de la vitesse maximale ne compromettrait pas la sécurité. Dans d’autres territoires, les zones à risque, c’est-à-dire, celles comportant des intersections, des traversées de villages ou des routes encaissées, restent limitées à 80 km/h. Cette approche « à la carte », permet d’adapter la règle à la dangerosité réelle plutôt que d’imposer une norme nationale uniforme.

Un changement de panneaux à plusieurs millions d’euros

Repasser à 90 km/h a un coût non négligeable pour les départements. En 2018, l’abaissement de la vitesse avait nécessité le remplacement d’environ 20 000 panneaux, pour une facture totale estimée entre 6 et 12 millions d’euros à l’échelle nationale. Ce n’est pas tant le panneau lui-même (vendu entre 30 et 80 euros pièce) que sa pose, facturée de 200 à 250 euros, qui alourdit la note. Aujourd’hui, chaque conseil départemental doit financer ce retour en arrière sur ses propres fonds. Dans la Haute-Vienne, le coût de l’opération a été évalué à 200 000 euros pour une modification touchant environ 10 % du réseau. Le Puy-de-Dôme a déboursé 50 000 euros pour le retrait des panneaux « 80 », soit 0,17 % du budget routier annuel. Dans le Morbihan, repassé partiellement à 90 km/h en juin 2025, la facture s’élève à 180 000 euros pour 344 kilomètres de routes.

Les départements qui repassent à 90km/h

Actuellement 8 départements sont repassés à 90km/h sur l’ensemble du réseau, il s’agit du Puy-de-Dôme, de l’Aveyron, de l’Allier, de la Corrèze, de la Creuse, du Cantal, l’Ardèche et l’Eure (qui a prévu le passage en 2026). Quatre départements ne sont pas concernés par cette mesure, car ils ne disposent d’aucune route répondant aux critères définis par le Conseil : il s’agit de Paris, des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne. Et de nombreux autres départements ont choisi de repasser certaines de leurs routes à 90km/h, mais pas sur l’ensemble du territoire, dont voici la liste : Lozère Orne Yonne Côte-d’Or Seine-et-Marne Doubs Meuse Haute-Marne Sarthe Marne Loiret Haute-Saône Maine-et-Loire Charente Calvados Haute-Vienne Nièvre Tarn Gers Hérault Jura Morbihan Cher Loir-et-Cher Hautes-Alpes Indre-et-Loire Dordogne Eure-et-Loir Deux-Sèvres Vosges Charente-Maritime Mayenne Hautes-Pyrénées Aube Indre Vienne Var Isère Saône-et-Loire Haute-Loire Alpes-de-Haute-Provence Bas-Rhin Tarn-et-Garonne Haut-Rhin

15 commentaires

  • 15:02

    Je suggère que l'on établisse un classement des décisions gouvernementales en fonction de leur stupidité ! Celle-ci est bien placée !


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