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Zone euro : la BCE devrait baisser une nouvelle fois ses taux, l'équation compliquée par les situations en France et en Allemagne
information fournie par Boursorama avec Media Services 09/12/2024 à 11:48

La BCE va-t-elle décider d'accélérer la baisse des taux ou poursuivre son approche "prudente" avec une nouvelle réduction d'un quart de point ?

Le siège de la Banque centrale européenne à Francfort, en Allemagne. ( AFP / KIRILL KUDRYAVTSEV )

Le siège de la Banque centrale européenne à Francfort, en Allemagne. ( AFP / KIRILL KUDRYAVTSEV )

Cela devrait être la quatrième baisse de taux en quelques mois : la Banque centrale européenne va probablement alléger le poids des emprunts jeudi, sans que l'ampleur du geste ne soit encore connue. Mais la faiblesse économique sur le continent, ainsi que les crises politiques en France et en Allemagne compliquent la donne.

Avec une inflation atterrissant vers la cible de 2% et une croissance qui ne décolle pas, "toutes les raisons sont réunies" en faveur d'une nouvelle réduction des taux en décembre, a estimé récemment le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, rejoint par d'autres ténors de la politique monétaire en zone euro. Mais l'ampleur de la prochaine réduction reste une question "ouverte" en fonction des données sur la table et de l'appréciation des risques, selon le banquier central.

Ce serait la quatrième baisse des taux par la BCE depuis juin, après une période de resserrement monétaire radical entre 2022 et 2023 face à l'inflation élevée due à la guerre en Ukraine. Les turbulences politiques qui traversent deux principales économies de la zone euro, l'Allemagne et la France, viennent encore compliquer les débats des décideurs de la BCE.

La chute du gouvernement de Michel Barnier a inquiété les Européens, qui voient la France affaiblie sur le plan économique et privée d'un budget au moment où son déficit public a nettement dérapé, attendu cette année à 6,2% du PIB. Un point pouvant rassurer les gardiens de l'euro : les marchés boursiers et obligataires français ont pour l'heure étonnamment bien résisté à cette crise politique inédite.

"Stabilité des prix et stabilité financière"

La présidente de la BCE et ancienne locataire de Bercy, Christine Lagarde, a évité de répondre aux députés européens qui lui demandaient début décembre si l'institution interviendrait en faveur de la France en cas de tensions sur ses taux d'emprunt. "La stabilité des prix et la stabilité financière sont liées" , ce qui est l'objectif principal de la BCE, a-t-elle souligné de manière générale.

L'Allemagne se prépare quant à elle à renouveler la chambre basse du Parlement, le Bundestag, lors d'élections anticipées en février, après l'effondrement de la coalition du chancelier social-démocrate Olaf Scholz début novembre. Cela retardera la réponse d'un futur gouvernement à Berlin, alors que l'Allemagne, première économie de la zone euro, subit un ralentissement industriel durable qui affecte déjà ses partenaires.

Le retour imminent de Donald Trump à la Maison Blanche inquiète par ailleurs, avec ses menaces de nouveaux tarifs douaniers tous azimuts.

Ce contexte incertain ne se reflétera que partiellement dans les nouvelles prévisions de la BCE publiées jeudi et qui ont été arrêtées avant la chute du gouvernement Barnier. Une légère révision à la baisse est attendue pour la croissance l'an prochain et l'inflation, remontée à 2,3% en novembre en zone euro, pourrait atteindre l'objectif de 2% plus tôt que prévu, selon les attentes d'économistes.

Une baisse d'un demi-point ?

Ces prévisions inciteront-elles la BCE à accélérer la baisse du loyer de l'argent, avec une réduction d'un demi-point après trois baisses d'un quart de point depuis juin ? Ce serait une "mesure de sécurité" pour prévenir les risques économiques liés aux choix du futur gouvernement américain et aux troubles politiques en France et en Allemagne, note Carsten Brzeski, chez ING.

Mais une décision de réduire les taux de 25 points de base, qui a la faveur des pronostics, refléterait une "approche plus prudente" et un "compromis" entre les partisans d'une politique monétaire plus souple ("colombes") et ceux prônant une position plus stricte ("faucons"), ajoute-t-il. Dans cette dernière hypothèse, le taux de dépôt, qui fait référence, serait ramené à 3%.

Le texte du communiqué publié jeudi pourrait également apporter en guise de cadeau de Noël une précision sur le cap monétaire à venir. Au lieu de dire que les taux resteront "restrictifs aussi longtemps que nécessaire" pour ramener l'inflation à l'objectif, une formulation plus souple "ouvrirait la voie à de nouvelles baisses l'année prochaine" , selon HSBC.

2 commentaires

  • 09 décembre 13:21

    Les rentiers??? ceux aussi du livret A? de votre assurance vie?
    Depuis plus de 10 ans, les taux des "rentiers" sont inférieurs à celui de l'inflation., ils so t donc perdants, n'en vous deplaisent!!


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