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Un projet de "mur anti-drone" au menu d'un sommet informel de l'UE
information fournie par Reuters 01/10/2025 à 02:38

par Andrew Gray et Jacob Gronholt-Pedersen

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne vont discuter mercredi à Copenhague de propositions pour la mise en place d'un "mur anti-drone" destiné à protéger le continent, alors que des intrusions en série d'appareils non-identifiés ont contraint à la fermeture temporaire d'aéroports au Danemark.

Ce sommet informel, organisé au palais de Christiansborg, va également permettre pour la première fois aux dirigeants européens de débattre d'un plan préparé par la Commission prévoyant l'utilisation des actifs russes gelés dans l'UE pour financer un prêt de 140 milliards d'euros à l'Ukraine.

Plusieurs pays - France, Allemagne, Suède, Norvège, Grande-Bretagne et Finlande, entre autres - ont annoncé fournir temporairement des soldats et des systèmes anti-drone pour aider le Danemark à lutter contre de quelconques intrusions supplémentaires et à protéger les dirigeants européens.

La plupart des Vingt-Sept ont accusé la Russie d'être à l'origine de ce qu'ils ont dénoncé comme des violations flagrantes de l'espace aérien, alors qu'ont aussi été signalées une intrusion massive de drones en Pologne et l'intrusion d'avions de chasse en Estonie.

Si Copenhague s'est gardé de dire qui il considérait comme responsable des incursions dans son espace aérien la semaine dernière, la Première ministre danoise Mette Frederiksen a laissé entendre qu'il pourrait s'agir de Moscou.

La Russie nie toute responsabilité dans les incidents survenus au Danemark, dément que des avions de chasse russes ont pénétré l'espace aérien de l'Estonie et a déclaré n'avoir pas eu l'intention d'envoyer des drones en Pologne.

Mais ces multiples incidents ont incité les dirigeants européens à appeler à un renforcement des défenses du continent et à un soutien accru à l'Ukraine dans sa lutte contre l'invasion de la Russie, alors que le président américain Donald Trump a demandé à l'UE de prendre davantage de responsabilités en matière de défense.

Différents projets vont être discutés lors du sommet de mercredi, dont un "mur anti-drone" - un réseau de capteurs et d'armes pour détecter, traquer et neutraliser des appareils intrus sans pilote.

Cette idée a été évoquée par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, quelques heures après qu'une vingtaine de drones russes ont pénétré l'espace aérien de la Pologne le 10 septembre. Des représentants ont déclaré toutefois que l'hypothèse d'un "mur anti-drone" était déjà à l'étude.

PRESSION

Le fait que des drones pénètrent en Pologne - une incursion sans précédent dans un pays de l'Otan depuis le début de la guerre en Ukraine - a exposé des failles dans les défenses de l'Europe, ont dit des représentants et des analystes.

Certains des appareils ont été abattus par les troupes de l'Otan, qui a déployé des avions de chasse et utilisé un système de défense Patriot.

"Nous ne pouvons pas dépenser des millions d'euros ou de dollars dans des missiles pour détruire des drones qui coûtent seulement quelques milliers de dollars", a déclaré mardi le secrétaire général de l'Alliance transatlantique, Mark Rutte.

Les Vingt-Sept entendent accroître la pression sur la Russie, notamment via un possible dix-neuvième train de sanctions depuis le début de l'offensive russe en Ukraine le 24 février 2022.

Bruxelles a proposé la semaine dernière d'utiliser des fonds russes gelés en Europe pour financer un "prêt de réparation" destiné à soutenir l'Ukraine, alors que les aides militaires apportées par les Etats-Unis à Kyiv s'amenuisent.

"Nous nous trouvons à un moment où des mesures décisives de notre part peuvent provoquer un virage dans ce conflit", a déclaré mardi Ursula von der Leyen.

Aux termes de la proposition de la Commission, l'Ukraine remboursera ce prêt si la Russie venait à lui verser des réparations pour la guerre.

Des représentants européens ont noté qu'un tel projet soulevait des questions complexes d'un point de vue légal mais aussi technique, et que celles-ci n'ont pas encore été clarifiées.

Alors que le chancelier allemand Friedrich Merz a exprimé son soutien au principe d'utiliser des fonds gelés pour financer un prêt à l'Ukraine, le Premier ministre belge Bart De Wever a adopté pour sa part un ton plus prudent.

"Si les pays voient que l'argent de la banque centrale peut disparaître quand les politiciens européens le jugent bon, ils pourraient décider de retirer leurs réserves de la zone euro", a-t-il dit la semaine dernière, d'après des propos rapportés par l'agence de presse officielle Belga.

(Andrew Gray, Jacob Gronholt-Pedersen, Soren Sirich Jeppesen et Tom Little; version française Jean Terzian)

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