Chute du dollar, hausse des taux, Bourses qui plongent puis battent des records... 2025 a été haute en couleurs sur les marchés, marquée par l'arrivée tonitruante de Donald Trump à la Maison Blanche et l'omniprésence de la thématique de l'intelligence artificielle (IA). Retour en cinq points sur une année mouvementée, laissant ouvert le champ des possibles pour 2026.
Des traders à la Bourse de New York, en août 2025 (illustration) ( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / MICHAEL M. SANTIAGO )
Sur les Bourses, un plongeon... et des records
Le 7 avril, après l'annonce par Donald Trump d'une rafale de droits de douane "réciproques" sur ses partenaires, les Bourses européennes et américaines ont perdu entre 4 et 6%, du jamais vu depuis la pandémie de coronavirus. Mais les marchés ont rapidement récupéré de leurs pertes.
Les "conséquences des droits de douane sont moins fortes que prévu", autant sur la "croissance et l'inflation américaine" que sur le "commerce mondial, qui n'a pas décéléré", explique à l'AFP Alexandre Drabowicz, directeur des investissements chez Indosuez.
A Wall Street, les indices ont été portés par des baisses de taux de la Fed et l'enthousiasme autour de l'IA. Ils terminent finalement l'année en battant des records, avec des hausses de 13% à 20% depuis le 1er janvier. En Europe, les investisseurs se sont emballés pour les entreprises de la défense, sur fond de désengagement américain attendu en Ukraine, et avec le plan d'investissement public massif promis par le chancelier Friedrich Merz en Allemagne. Francfort gagne plus de 20% depuis le début de l'année, Paris 10%, Milan 30% et Londres 20%.
IA, bulle ou pas bulle?
Les titres des groupes technologiques ont tiré les marchés, poussés par des bénéfices mirobolants et les perspectives de croissance liée au développement de l'intelligence artificielle. Mais certains analystes craignent désormais que ces actions ne soient allées trop haut , trop vite, en déconnexion du reste de l'économie.
Ces doutes ont provoqué des chutes ponctuelles des cours, qui se sont pour l'instant systématiquement repris. "Mais il s'agit d'une bulle. A savoir quand elle éclatera réellement", analyse Benjamin Melman, directeur des investissements chez Rotschild AM.
"En 2026, les marchés tenteront de déceler les gagnants et les perdants de la vague IA", tempère Alexandre Drabowicz. Oracle, spécialiste des centres de données, en a fait les frais: le titre a perdu près de 70 milliards de dollars de capitalisation le 11 décembre, après des résultats jugés décevants.
Le roi dollar trébuche, l'or au sommet
Le dollar a plongé de 12% face à l'euro, victime des incertitudes liées à la politique de Donald Trump aux Etats-Unis. Il a aussi fait les frais de la volonté "de plus en plus de banques centrales de réduire leurs réserves en dollar, perçu comme un instrument de puissance américaine", relève Vincent Juvyns, stratégiste à ING.
La monnaie d'échange internationale est "devenu un actif risqué", estime Benjamin Melman. L'or, valeur refuge ultime, a profité de ce désamour, atteignant un nouveau record à 4.383,76 dollars l'once en décembre et bondissant d'environ 60% depuis début 2025.
Coup de chaud sur les taux
Des Etats-Unis à l'Europe, en passant par le Japon, la soutenabilité des finances publiques a été un point d'attention des marchés en 2025, sur fond de hausse des dépenses publiques. Les taux d'intérêt à long terme ont flambé. Le rendement à échéance 30 ans aux Etats-Unis a dépassé durant l'année le cap des 5%, contre 4,30% en décembre 2024, la politique de baisses d'impôts de Donald Trump étant jugée dispendieuse.
Le taux allemand à 30 ans a bondi à 3,50%, contre 2,60% en janvier . L'ex-chantre de la rigueur budgétaire devrait contracter un endettement record en 2026 pour financer son plan d'investissement. Côté français, l'instabilité politique et budgétaire a fait grimper le taux de 3,70% à 4,50%. En 2026, ce thème devrait rester central: "certaines entreprises ont des taux moins élevés que des Etats, ce qui était rarissime avant", relève Alexandre Drabowicz.
Montagnes russes sur le bitcoin
Le bitcoin, star des cryptomonnaies, a profité de l'arrivée de Donald Trump, perçu comme favorable au secteur: il a atteint début octobre un record à plus de 126.000 dollars. Avant de plonger brutalement en fin d'année sous les 90.000 dollars, plombé par l'aversion au risque des investisseurs en raison des craintes d'une bulle sur la tech.
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