La désignation du nouveau secrétaire général du syndicat aura lieu à l'occasion du 53e congrès de la CGT, prévu du 27 au 31 mars 2023 à Clermont-Ferrand.

Philippe Martinez, à Nimes, le 10 novembre 2022 ( AFP / SYLVAIN THOMAS )
Qui pour remplacer Philippe Martinez? L'emblématique leader de la CGT va céder sa place au printemps prochain. D'ici là, une guerre de succession s'esquisse entre la candidate adoubée par le secrétaire général sortant, Marie Buisson, et le leader du syndicat dans les Bouches-du-Rhône, aussi candidat à la direction du syndicat, Olivier Mateu.
Ce dernier a exprimé son "désaccord" avec la candidate officielle à la succession de Philippe Martinez, dénonçant "un syndicalisme d'accompagnement" du capitalisme, dans un entretien au journal La Marseillaise. "Tout le monde a découvert dans la presse que le secrétaire général sortant allait arrêter. Et on apprend qu'il laisse aussi une feuille de route. Or c'est au congrès de tracer cette feuille de route. C'est bien parce qu'on est en désaccord avec cela qu'on entend porter des éléments dans le débat", a expliqué M. Mateu dans un entretien publié mercredi par le quotidien régional La Marseillaise .
La question de l'énergie
L'union départementale CGT des Bouches-du-Rhône avait annoncé mi-décembre qu'elle proposait la candidature d'Olivier Mateu pour remplacer Philippe Martinez. A la tête de la CGT depuis 2015, celui-ci avait indiqué en mai qu'il ne se représenterait pas pour un nouveau mandat et avait désigné Marie Buisson pour lui succéder.
Pour l'heure, la candidature d'Olivier Mateu n'est néanmoins pas complètement officielle, son nom n'ayant pas encore été intégré à la liste des 60 membres de la future Commission exécutive confédérale (CEC), constituée par la commission de candidature à partir des personnes "mises à disposition" par les fédérations et les unions départementales.
Cela n'empêche donc pas Olivier Mateu d'exprimer ses griefs vis-à-vis de la direction confédérale, dont il estime qu'elle ne permet pas "d'avoir des débats de la bonne manière". Il critique notamment la participation de la CGT au collectif "Plus jamais ça", lancé au printemps 2020, qui demande notamment l'arrêt des soutiens publics aux projets dans le secteur des énergies fossiles.
"La CGT n'a pas vocation à mettre fin à des filières industrielles sans avoir réfléchi à la transition", plaide Olivier Mateu dans La Marseillaise . "Faire ces propositions est donc très dangereux comme stratégie : il y a des fermetures d'usines si cela est pris au pied de la lettre", a-t-il ajouté, estimant que ces propositions revenaient à transformer la CGT "en lobby, en syndicalisme d’accompagnement" du capitalisme. Olivier Mateu a insisté sur le fait que sa candidature "n'est pas une question de guerre de places, d'individus" et avait pour objectif "la confrontation d'idées, sur des questions de fond": "La lutte des classes existe, elle est menée par le camp d'en face".
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