par Vincent Daheron
Le XV de France a ajouté samedi, avec le Tournoi des Six Nations, un deuxième titre à son palmarès sous l'ère Fabien Galthié, trois ans après le Grand Chelem de 2022, et un an et demi après l'échec du Mondial 2023 à domicile.
Avant la compétition, le capitaine de l'équipe de France Antoine Dupont avait admis "beaucoup de déception quant au palmarès de cette équipe, au vu de son potentiel", celui d'une des meilleures générations du rugby tricolore.
Au-delà de la deuxième place derrière l'Irlande lors des deux dernières éditions du tournoi, la frustration principale remontait à l'élimination en quart de finale de la Coupe du monde 2023 face à l'Afrique du Sud (28-29).
"On ne tourne pas la page de ce qu'on a vécu, on veut garder les moments heureux et difficiles", a déclaré en conférence de presse Fabien Galthié, en poste depuis 2020.
Avant lui, le centre Yoram Moefana avait aussi évoqué l'échec de 2023 au micro de France 2 : "Je ne sais pas si ça solde la Coupe du monde, on est très content de gagner ce trophée. On est dans le présent."
Largement victorieuse en ouverture de ce tournoi face au Pays de Galles (43-0), la France était tombée sur le fil en Angleterre (25-26). Une défaite cruelle tant les Bleus avaient gâché d'opportunités d'essais par maladresse.
Elle avait rebondi en Italie (73-24) et surtout en Irlande (42-27) la semaine dernière pour s'offrir une finale au Stade de France contre l'Écosse, qu'elle a bien négociée (35-16).
Le chemin a été sinueux entre la suspension pour deux matches du demi d'ouverture Romain Ntamack après son expulsion contre le Pays de Galles et la rupture du ligament croisé du genou droit du capitaine et demi de mêlée Antoine Dupont en Irlande.
"Je voulais absolument voir Antoine (Dupont) soulever le trophée pour tout ce qu'il donne à ce groupe et cette mentalité de champion qu'il a", a déclaré en conférence de Grégory Alldritt. "J'étais le capitaine de cette équipe ce week-end mais le capitaine du XV de France, c'est Antoine."
OFFENSIVE
Pendant la compétition, l'équipe de France s'est montrée particulièrement offensive, inscrivant 30 essais en cinq rencontres pour battre le record sur une édition auparavant détenu par l'Angleterre depuis 2001.
"On sent qu'on pose des problèmes", a estimé Fabien Galthié. "Sur un plan offensif, on a touché du doigt pendant cette compétition quelque chose qui nous permettait de déséquilibrer les défenses."
"Je pense que l'équipe, aujourd'hui, est meilleure que celle de 2023, notamment parce qu'elle est passée par 2023."
Auteur de huit essais pendant le tournoi et symbole de cette attaque parfois flamboyante, Louis Bielle-Biarrey a égalé le record d'essais sur une édition datant de 1914 et 1925 en continuant sur sa lancée de novembre. Il compte désormais 18 réalisations en 19 sélections, à 21 ans.
"Il a tellement progressé depuis la Coupe du monde", a confié le sélectionneur.
Damian Penaud, qui a égalé contre l'Irlande le record d'essais chez les Bleus de Serge Blanco (38), devra attendre pour le dépasser.
Durant la compétition, Fabien Galthié a également introduit une nouveauté en équipe de France qui a porté ses fruits lors des trois dernières rencontres : un banc à l'inspiration sud-africaine composé de sept avants et un arrière.
La prochaine échéance du XV de France est une tournée estivale en Nouvelle-Zélande mais sans les joueurs dits "premiums", qui eux retrouveront le maillot bleu en novembre pour défier l'Afrique du Sud, les Fidji et l'Australie avec toujours en ligne de mire la Coupe du monde 2027 en Australie.
"On a une vision longue", a conclu Grégory Alldritt.
(Reportage de Vincent Daheron, édité par Nicolas Delame)
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