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Royaume-Uni: La BoE abaisse ses taux et met en garde sur l'inflation
information fournie par Reuters 07/11/2024 à 13:58

Une personne passe devant la Banque d'Angleterre

Une personne passe devant la Banque d'Angleterre

par Andy Bruce, Suban Abdulla et David Milliken

La Banque d'Angleterre (BoE) a abaissé ses taux directeurs jeudi pour la deuxième fois seulement depuis 2020 et a précisé que de nouvelles baisses seraient sans doutes progressives, au regard des niveaux actuels de l'inflation et de la croissance après la présentation du premier budget du nouveau gouvernement travailliste.

Le Comité de politique monétaire (MPC) de la BoE a voté à 8 voix contre 1 pour ramener le principal taux directeur de 5% à 4,75%.

L'enquête Reuters prévoyait que la décision serait prise par 7 voix contre 2. Catherine Mann, membre du MPC, a exprimé son désaccord, préférant maintenir les taux inchangés.

"Nous devons nous assurer que l'inflation reste proche de l'objectif, donc nous ne pouvons pas réduire les taux d'intérêt trop rapidement ou de manière trop importante", a déclaré le gouverneur de la BoE, Andrew Bailey, cité dans un communiqué.

"Mais si l'économie évolue comme nous le prévoyons, il est probable que les taux d'intérêt continueront à baisser progressivement à compter d'aujourd'hui", a-t-il ajouté, reprenant largement les propos qu'il avait tenus après la réunion de septembre.

La BoE estime que le budget présenté la semaine dernière par la ministre des Finances Rachel Reeves - qui comporte de fortes augmentations d'impôts, des dépenses et des emprunts - augmenterait la taille de l'économie britannique d'environ 0,75% l'an prochain, mais améliorerait à peine les taux de croissance annuels d'ici deux ou trois ans.

Ce projet de budget est susceptible d'ajouter un peu moins d'un demi-point de pourcentage au taux d'inflation à son pic dans un peu plus de deux ans, a indiqué la BoE. Cela pourrait se traduire par un décalage d'une année supplémentaire pour l'inflation avant qu'elle revienne durablement à l'objectif de 2%.

Le tonalité prudente de la BoE sur les baisses futures des taux directeurs est similaire à celle des mois précédents et reflète l'avis des investisseurs selon lequel la BoE devrait réduire ses taux à un rythme plus lent que la Banque centrale européenne (BCE)

La BoE n'a pas fait référence à la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine, qui a entraîné une forte réduction des paris selon lesquels la Réserve fédérale américaine réduirait ses taux directeurs de manière agressive.

Les marchés financiers tablaient mercredi sur deux à trois baisses de taux directeurs de la BoE en 2025, contre quatre avant la présentation du budget.

Selon la BoE, l'inflation devrait augmenter à environ 2,5% d'ici la fin de l'année, contre 1,7% en septembre, et atteindre 2,7% d'ici la fin de l'année prochaine, avant de tomber progressivement sous son objectif de 2% d'ici la fin de la période de prévision de trois ans.

Les décisions du gouvernement travailliste de relever le plafond des tarifs de bus, d'augmenter la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les frais de scolarité des écoles privées et d'accroître les cotisations sociales des employeurs sont susceptibles de stimuler l'inflation.

A cela s'ajoute une augmentation de 6,7% du salaire minimum national. La BoE a noté que les employeurs faisaient face à une hausse des coûts. La banque centrale dit cependant ne pas pouvoir mesurer de manière certaine cet effet sur l'inflation, car les employeurs pourraient décider de procéder à des licenciements ou de rogner sur leurs marges.

PRÉVISIONS DE 2025 RELEVÉES

La BoE a revu à la baisse ses prévisions de croissance économique moyenne pour cette année (+1% au lieu de +1,25%), mais elle a relevé celles de 2025 (+1,25% au lieu de +1%).

"Cela reflète les trajectoires plus fortes, et relativement en amont, de la consommation et des projets d'investissement du gouvernement, qui compensent largement l'impact de la hausse des impôts", écrit la BoE.

Si les prévisions de la BoE en matière de croissance et d'inflation tiennent compte de l'impact de l'augmentation des dépenses et des impôts, elles n'intègrent pas l'effet de la forte hausse des coûts d'emprunt sur le marché depuis la présentation du budget, étant donné que la BoE a fixé ces hypothèses à l'avance et ne les a pas actualisées.

Avec une prise en compte des taux d'intérêt fixés par le marché, désormais plus élevés, les perspectives d'inflation et de croissance seraient probablement un peu plus basses.

La BoE a réitéré son message selon lequel la politique monétaire devrait rester "restrictive pendant suffisamment longtemps" pour ramener durablement l'inflation à l'objectif de 2%.

Sur les marchés financiers, après les annonces de la BoE, la livre sterling progressait, tandis les obligations d'Etat britanniques effaçaient une partie de leurs gains, la Banque d'Angleterre ayant indiqué que ses réductions futures de taux pourraient être progressives en raison de prévisions d'une inflation et d'une croissance économique plus élevées à l'avenir.

La livre sterling a grimpé à 1,29405 dollars immédiatement après la décision de la BoE, contre environ 1,2905 dollars auparavant.

Le rendement du gilt à deux ans s'affichait lui à 4,478%, en baisse de trois points de base, contre 4,475% avant l'annonce de la BoE.

L'indice FTSE à la Bourse de Londres cédait 0,07% à 8.161,37 points.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault et Kate Entringer)

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