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Renaissance, MoDem, Horizons... Le futur gouvernement Barnier face aux nuances de l'ex-majorité
information fournie par Boursorama avec Media Services 12/09/2024 à 17:37

Ils ont "perdu les élections" mais entendent bien demeurer au gouvernement. Face à Michel Barnier, ce nouveau Premier ministre venu de la droite, et à l'arrivée probable des LR dans son équipe, l'ex-majorité relative macroniste étale ses nuances, de l'enthousiasme d'Horizons à la gêne perceptible chez Renaissance.

Edouard Philippe et Michel Barnier, le 11 septembre 2024, à Reims ( AFP / FRANCOIS NASCIMBENI )

Edouard Philippe et Michel Barnier, le 11 septembre 2024, à Reims ( AFP / FRANCOIS NASCIMBENI )

L'euphorie d'Horizons

L'ambiance était guillerette mercredi à Reims au sortir du déjeuner entre Michel Barnier et les parlementaires et dirigeants d'Horizons, le parti d’Édouard Philippe. Ce dernier, qui prônait depuis 2022 une coalition avec la droite, a promis "d'aider" ce nouveau Premier ministre, issu comme lui des Républicains.

Michel Barnier a glissé que "bien sûr", Horizons aura des représentants au gouvernement. Et le parti philippiste peut jouer les bons élèves d'une coalition penchant un peu plus à droite. Sur BFMTV mercredi soir, Édouard Philippe a d'ailleurs évoqué un socle "qui va de la droite conservatrice à Renaissance", sans citer, comme à son habitude, les sociaux-démocrates.

"Je ne comprends pas très bien ce que vous voulez me faire dire", a-t-il par ailleurs répondu à la question de savoir s'il faisait encore partie du camp présidentiel, se décrivant comme "à la tête d'un parti qui avec Renaissance, avec le MoDem, avec LR, va essayer de stabiliser la situation politique". Édouard Philippe vient de confirmer sa candidature à la "prochaine présidentielle", tout en se défendant d'être dans "une entreprise de déstabilisation" de Macron.

L'opportunisme du MoDem

Les dirigeants du parti centriste poussaient l'hypothèse Bernard Cazeneuve à Matignon. Ils n'en semblent pas moins satisfaits de l'arrivée de Michel Barnier, troisième Premier ministre issu de LR en sept ans de présidence Macron (après Edouard Philippe et Jean Castex). Barnier ? "Le plus modéré d'entre eux", a jugé Marc Fesneau.

Le MoDem ne doute guère de sa participation au gouvernement. "Les Républicains n'ont pas la majorité absolue, ils ont 46 sièges. Personne n'imaginerait qu'à eux seuls ils préemptent les postes importants. Ce n'est pas la logique des choses", a par ailleurs glissé M. Fesneau.

En privé, François Bayrou plaide pour un renouvellement des ministres. Et s'est félicité jeudi devant la presse du "climat sain et respectueux" instauré par Michel Barnier. En se félicitant des ouvertures qu'il dit avoir perçues sur la proportionnelle et sur la possibilité de nouvelles contributions au moment du budget. Revendications récurrentes du MoDem jamais satisfaites par les gouvernements macronistes.

Les atermoiements de Renaissance

Pas question pour le parti d'Emmanuel Macron d'annoncer sa participation au gouvernement, comme l'a fait LR mercredi. Le parti, qui a réuni son bureau exécutif dans la soirée, préfère poursuivre les discussions "programmatiques" avec Michel Barnier. Et réaffirme un "impératif": que le gouvernement comprenne aussi bien des représentants de la gauche que de la droite et du centre.

L'humeur n'est guère à l'optimisme dans les rangs. Réunis mardi, les députés Renaissance ont peiné à arrêter une doctrine convenant à leur situation ubuesque: battus aux élections, dépossédés de Matignon, ils n'en constituent pas moins le premier contingent de soutien à Michel Barnier avec leurs 97 sièges.

Mais sur quelles bases ? "Majopposition" (Roland Lescure) ? "Opposition constructive" (Agnès Pannier-Runacher) ? L'ex-ministre Aurore Bergé qui, comme tous les membres de l'aile droite, est bien plus enthousiaste, a bien résumé le dilemme: "les membres du bloc central seront présents dans ce gouvernement, c'est une certitude", mais "la question que le Premier ministre doit réussir à résoudre et qui n'est pas simple, c'est: comment vous incarnez une alternance ?". Pas simple en effet...

Mercredi soir, Gérald Darmanin a pointé le risque "d'éclatement de l'unité" du camp présidentiel. Le secrétaire général de Renaissance Stéphane Séjourné prône de privilégier les "ministères des bonnes nouvelles" et les "moins législatifs" dans la négociation pour le gouvernement.

Même s'il faut "aider" Michel Barnier, Gabriel Attal a distillé quelques critiques envers son successeur, qui n'a pas rendu hommage à Emmanuel Macron lors de son discours de passation. Et qui compose son gouvernement "comme un gouvernement classique de la Ve République". En privilégiant, selon plusieurs sources, les contacts directs aux négociations avec les partis.

10 commentaires

  • 12 septembre 22:12

    Ceux là même qui ont perdus le plus dans ces élections se retrouveraient au centre des décisions, le tout sans majorité aucune... 2 mois pour en arriver... Pathétique...


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