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Pollution : un double recours déposé contre l'Etat pour "inaction" face aux algues vertes
information fournie par Boursorama avec Media Services 11/10/2022 à 14:53

( AFP / DAMIEN MEYER )

( AFP / DAMIEN MEYER )

Un double recours a été déposé contre l'Etat par l’association Eau et Rivières de Bretagne (ERB), luttant notamment contre la pollution aux algues vertes, demandant "la prise de toutes mesures utiles" pour limiter la pollution aux nitrates et la "réparation des préjudices écologiques et moraux", estimés par l’association à 3,2 millions d’euros.

Depuis 1971, des tonnes d’algues vertes s’échouent chaque année sur les plages bretonnes. En pourrissant, ces algues dégagent du sulfure d’hydrogène, un gaz mortel en cas d’exposition à de fortes concentrations.

Un double recours a été déposé contre l'Etat par l’association Eau et Rivières de Bretagne (ERB), luttant notamment contre la pollution aux algues vertes, pour "inaction face aux pollutions des eaux par les nitrates" devant le tribunal administratif de Rennes, a-t-elle annoncé lundi 10 octobre. Déposé le 1er octobre, il demande "la prise de toutes mesures utiles" pour limiter la pollution aux nitrates et la "réparation des préjudices écologiques et moraux", estimés par l’association à 3,2 millions d’euros.

Selon un rapport de la Cour des comptes de 2021, cette prolifération d’algues vertes est "à plus de 90% d’origine agricole" en Bretagne, où le recours aux engrais azotés a fortement progressé à partir des années 1960, et qui compte aujourd’hui 140.000 emplois dans l’agroalimentaire. Dans les sols, l’azote contenu dans ces engrais se transforme en nitrates, dont la concentration dans les rivières bretonnes est passée de moins de 5mg/litre dans les années 1960 à plus de 50 mg/l en moyenne dans les années 1990, valant à la France deux condamnations pour infraction à la législation européenne, en 2012 et 2013.

L’association veut "toucher au portefeuille de l’État"

Ce taux se situe actuellement à 31,7 mg/l en moyenne dans la région – largement au-dessus des 10 mg/l qui permettraient, selon les scientifiques, d’entrevoir le bout du tunnel. Avec ce recours, l’association veut "toucher au portefeuille de l’État", a indiqué le directeur d’ERB Arnaud Clugery lors d’un point presse, soulignant "les carences répétées dans l’engagement de (celui-ci) dans la lutte contre la fertilisation azotée".

En 2021, le tribunal administratif de Rennes a annulé le 6e Plan d’action de lutte régionale contre les algues vertes, enjoignant l’État à revoir sa copie en y adjoignant "toute mesure supplémentaire utile de maîtrise de la fertilisation azotée" en agriculture. Or, le nouveau plan, qui doit être présenté vendredi au Conseil régional de Bretagne, n’est que "la continuité" du précédent, au lieu du "changement de braquet, du virage à 180°" attendu, explique Estelle Le Guen, chargée de mission agriculture à l'association.

Contactée par l'AFP, la Région Bretagne a indiqué ne "pas faire de commentaires" à propos d'un recours "dirigé contre l'Etat".

6 commentaires

  • 11 octobre 16:27

    Recours contre l'Etat et pas contre les pollueurs, je croyais que les pollueursdevaient être les payeurs. Pour ERB, les payeurs doivent être les contribuables, c'est plus facile...


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