
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre britannique Keir Starmer
par Steve Holland, Elizabeth Piper et Andrew MacAskill
Keir Starmer et Donald Trump ont salué jeudi, à l'issue de la deuxième visite d'Etat du président américain en Grande-Bretagne, une nouvelle phase dans la "relation spéciale" entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis, affichant leur unité tout en évitant les sujets qui fâchent.
Lors d'une conférence de presse commune sans accroc notable, les deux dirigeants ont mis sous le tapis leurs divergences sur la guerre à Gaza et esquivé les questions sur le brûlant dossier Epstein.
Evoquant la guerre en Ukraine, Donald Trump s'est dit déçu que le président russe Vladimir Poutine l'ait "laissé tomber" dans ses démarches en faveur de la paix et il a réitéré ses critiques contre les pays qui continuent à acheter du pétrole à la Russie.
"Nous avons inscrit la relation spéciale dans une nouvelle ère", s'est félicité le Premier ministre britannique devant la presse. "Ce partenariat aujourd'hui est un signal de notre détermination à remporter cette course ensemble et à garantir qu'elle apportera de vrais bénéfices en termes d'emplois, de croissance, de factures moins élevées."
"Nous sommes unis pour toujours, nous sommes amis pour toujours et nous serons toujours amis", a renchéri Donald Trump.
Un peu plus tôt, lors d'une réception en présence de grands patrons, les deux dirigeants ont dévoilé un montant record de 205 milliards de dollars d'investissements américains en Grande-Bretagne.
Keir Starmer a affirmé que ces accords "éclaireraient la relation spéciale pour les années à venir", pendant que Donald Trump assurait que le lien entre les deux pays était "inestimable" et "indéfectible".
Si le Premier ministre travailliste s'est semble-t-il résigné à ne pas réclamer auprès de Donald Trump une baisse des droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium britanniques, il a vanté un nouveau pacte technologique dans le cadre duquel des sociétés comme Microsoft, Nvidia, Google et OpenAI ont promis plus de 40 milliards de dollars d'investissements en Grande-Bretagne et le fonds Blackstone 100 milliards de dollars.
"RARES DÉSACCORDS"
Sur les sujets de politique étrangère, les deux dirigeants n'ont pu taire toutes leurs divergences.
Tout en critiquant Vladimir Poutine, Donald Trump n'a invoqué aucune menace nouvelle à l'encontre de la Russie.
Le président américain a également réaffirmé son désaccord - "l'un des rares désaccords", a-t-il dit - vis-à-vis des pays dont la Grande-Bretagne s'apprêtant à reconnaître un Etat palestinien.
Keir Starmer et Donald Trump ont en revanche esquivé les questions à propos du défunt Jeffrey Epstein, alors que le chef du gouvernement britannique a été contraint de limoger récemment son ambassadeur aux Etats-Unis, Peter Mandelson, après qu'ont été révélés par des médias britanniques les liens étroits du diplomate avec le financier américain délinquant sexuel.
La relation entretenue par Donald Trump avec Jeffrey Epstein, retrouvé mort en prison alors qu'il était accusé d'être à la tête d'un vaste réseau de trafic de jeunes filles, fait également l'objet d'une attention particulière aux Etats-Unis.
"Je ne le connais pas vraiment", a répondu Donald Trump au sujet de Peter Mandelson. "Je pense le Premier ministre mieux placé pour en parler, c'est lui qui l'a choisi", a-t-il ajouté.
"Certaines informations ont été révélées la semaine dernière qui n'étaient pas disponibles lors de sa nomination et j'ai pris une décision très claire à ce sujet", a répété le Premier ministre britannique.
Au terme de la conférence de presse, c'est un Keir Starmer visiblement soulagé qui a reconduit Donald Trump hors de la résidence de Chequers, d'où le président américain devait repartir pour Washington.
(Steve Holland, Elizabeth Piper et Andrew MacAskill; version française Jean Terzian et Jean-Stéphane Brosse, édité par Blandine Hénault)
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