Les spécialistes militaires russes examinent le projet d'une possible fourniture par les Etats-Unis ou l'Europe de missiles Tomahawk américains à l'Ukraine mais estiment d'ores et déjà que cela ne changerait pas la situation sur le terrain, a déclaré lundi le Kremlin.
Selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, il est important de comprendre si les données de ciblage de ces missiles longue portée seraient fournis par les Etats-Unis ou l'Ukraine.
Le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré précédemment que les pays occidentaux deviendraient directement parties prenantes de la guerre entre la Russie et l'Ukraine s'ils fournissaient des informations de ciblage et des renseignements permettant à Kyiv de tirer des missiles en profondeur en Russie.
Le vice-président américain, JD Vance, a déclaré dimanche sur Fox News que les Etats-Unis étudiaient la demande de Kyiv d'obtenir des Tomahawk pour repousser les Russes et qu'une décision définitive sur le sujet serait prise par le président Donald Trump.
Le président ukrainien, Volodimir Zelensky, a demandé aux Etats-Unis de vendre des Tomahawks à des pays européens qui les enverraient ensuite en Ukraine.
Les missiles Tomahawk ont une portée de 2.500 km, ce qui place Moscou à portée de l'arsenal militaire ukrainien si ces missiles étaient livrés à Kyiv.
Interrogé sur propos de JD Vance, Dmitri Peskov, a déclaré que la Russie les analysait attentivement.
"La question, comme auparavant, est la suivante : qui peut lancer ces missiles (...)? Seuls les Ukrainiens peuvent les lancer, ou les soldats américains doivent-ils le faire?, a-t-il déclaré.
"Qui détermine la cible de ces missiles? Les Américains ou les Ukrainiens eux-mêmes ?, a-t-il ajouté, précisant qu'une "analyse très approfondie" était nécessaire.
Quoi qu'il en soit, a-t-il également noté, les missile Tomahawk ne changeront pas la donne.
"Même si cela se produit, il n'existe pas de solution miracle pour le régime de Kyiv. Il n'existe pas de solution miracle. Et qu'il s'agisse de Tomahawk ou d'autres missiles, ils ne pourront pas changer la dynamique", a assuré Dmitri Peskov.
Donald Trump a rejeté par le passé les demandes de l'Ukraine d'utiliser des missiles à longue portée, mais la frustration grandissante du locataire de la Maison blanche à l'égard de la Russie dans la quête d'un accord de paix pourrait faire évoluer sa position.
Selon Keith Kellogg, l'émissaire spécial des Etats-Unis en Ukraine, Donald Trump a indiqué que Kyiv devrait désormais être en mesure de mener des frappes à longue portée contre la Russie.
"Je pense qu'en lisant ce qu'il (Donald Trump) a dit, et en lisant ce qu'a dit le vice-président Vance (...) la réponse est oui. Utilisez votre capacité à frapper en profondeur. Les sanctuaires n'existent pas", a déclaré Keith Kellogg lors d'une interview accordée également à Fox News dimanche.
(Reportage Reuters; rédigé par Mark Trevelyan; version française Claude Chendjou; édité par Kate Entringer)
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