La Lituanie a déclaré mardi l'état d'urgence en raison des menaces pour la sécurité publique que représentent les ballons de contrebande en provenance de la Biélorussie, a indiqué le gouvernement.
La Lituanie accuse Minsk d'autoriser les trafiquants à utiliser des ballons météorologiques pour transporter des cigarettes de contrebande à travers la frontière, ce qui a contraint à plusieurs reprises l'aéroport de Vilnius à interrompre ses activités et à perturber le trafic aérien.
"L'état d'urgence est annoncé non seulement en raison des perturbations de l'aviation civile, mais aussi dans l'intérêt de la sécurité nationale", a affirmé le ministre de l'Intérieur, Vladislav Kondratovic, lors d'une réunion du gouvernement retransmise en direct.
La déclaration accorde une plus grande liberté opérationnelle à l'armée, lui permettant d'agir en coordination avec la police ou de manière indépendante, a-t-il ajouté, sans toutefois donner plus de détails.
La durée des mesures d'urgence n'a pas été précisée dans l'immédiat.
La Biélorussie, qui a permis que son territoire soit utilisé pour l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, a nié toute responsabilité pour les ballons et a accusé la Lituanie de provocations, y compris l'envoi présumé d'un drone pour larguer du "matériel extrémiste".
La Lituanie, membre de l'Otan et de l'Union européenne qui faisait autrefois partie de l'Union soviétique, a rejeté ces accusations en les qualifiant de fausses.
Le 1er décembre, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que la situation à la frontière "s'aggravait" et a qualifié les incursions de ballons d'"attaque hybride" de la part de la Biélorussie, ce qui est "totalement inacceptable".
En 2021, la Lituanie a imposé l'état d'urgence dans la région frontalière avec la Biélorussie en raison de ce qu'elle a qualifié d'immigration illégale dans le pays balte, limitant l'accès à la région pour les non-résidents.
L'année suivante, Vilnius a annoncé l'état d'urgence à la suite de l'invasion de l'Ukraine par Moscou, craignant d'être également pris pour cible, et a imposé des restrictions à la liberté d'expression pour lutter contre ce qu'elle a qualifié de propagande russe potentielle.
(Andrius Sytas, rédigé par Stine Jacobsen, Mara Vîlcu pour la version française, édité par Augustin Turpin)

0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer