
( AFP / RONALDO SCHEMIDT )
Les prix ont continué à augmenter en mai aux Etats-Unis, marquant une légère accélération, alors que les experts ne prévoient pas que les dépenses courantes seront épargnées par les droits de douane mis en place par Donald Trump.
Le mois dernier, les prix à la consommation ont progressé de 2,4% sur un an, contre 2,3% en avril, selon l'indice CPI publié par le ministère du Travail et sur lequel sont indexées les retraites américaines.
Ce résultat est dans la lignée des attentes des analystes, d'après le consensus publié par MarketWatch.
Les marchés peuvent toutefois pousser un soupir de soulagement car plusieurs données se présentent mieux qu'attendu.
D'un mois sur l'autre, l'indice CPI a ralenti à 0,1% en mai (contre 0,2% en avril), tiré vers le bas par le recul des prix de l'énergie, en particulier du carburant.
Les analystes s'attendaient par ailleurs à voir légèrement accélérer l'inflation sous-jacente (hors prix volatils de l'énergie et de l'alimentation). Finalement, celle-ci évolue au même rythme depuis mars (+2,8% sur un an).
Le président américain Donald Trump a salué des "super chiffres" sur sa plateforme Truth Social.
Et il a une nouvelle fois lourdement insisté pour que la banque centrale américaine (Fed) lâche en conséquence la bride sur les taux d'intérêt.
"La Fed devrait baisser (les taux) d'un point d'un coup. On paierait beaucoup moins d'intérêts sur les prochaines échéances de dette. Tellement important !!!" a-t-il écrit, en majuscules, sur sa plateforme Truth Social.
Mais les marchés s'attendent quasiment sans réserve à une prolongation du statu quo de la Fed le 18 juin, à l'issue de sa prochaine réunion.
Ses taux directeurs sont situés dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50% depuis décembre.
- Réconfort à la station-service -
"Les prix élevés sont le problème numéro 1 dans la tête de la plupart des Américains", a relevé mercredi Heather Long, cheffe économiste chez Navy Federal Credit Union.
"L'inflation n'est qu'un peu remontée en mai. L'impact des droits de douane n'est pas encore là et beaucoup d'Américains pourront profiter cet été de prix bas à la pompe", observe-t-elle dans une note.
Elle décèle toutefois des "signes avant-coureurs de ce qui guette la population: les prix des courses et des appareils ménagers ont augmenté en mai".
"L'inflation résiste" - elle demeure au-dessus de la cible de la banque centrale américaine -, "mais les droits de douane n'apparaissent pas encore dans les prix à la consommation", a souligné Eric Teal, responsable de la stratégie d'investissements pour la banque texane Comerica.
Cet expert estime toutefois que les entreprises finiront par répercuter "la majorité des droits de douane" dans les prix, même si elles avancent pour l'heure "prudemment" de crainte d'effaroucher leurs clients.
Surtout, selon Kathy Bostjancic, économiste de Nationwide, les entreprises piochent encore dans les stocks constitués avant l'entrée en vigueur des droits de douane.
Quand ces stocks diminueront, "nous verrons davantage l'impact des droits de douane sur les prix", a-t-elle jugé auprès de l'AFP.
Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump a fait des droits de douane un élément central de sa politique. Ils sont à la fois censés favoriser la réindustrialisation du pays, générer de nouvelles recettes et pousser les autres pays à négocier des compromis en faveur des Etats-Unis.
Il a multiplié les annonces spectaculaires, entraînant des perturbations des chaînes de production mondiales.
Depuis, il a en partie fait marche arrière et ses initiatives sont contestées en justice. Mais pour l'heure, les taxes sur les importations restent bien supérieures à ce qu'elles étaient quelques mois plus tôt.
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