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Colère agricole: réveillon en vue sur les barrages du Sud-Ouest
information fournie par AFP 23/12/2025 à 21:19

Des sapins de Noël installés sur un barrage de l'A64 par les agriculteurs en colère, le 22 décembre 2025 à Carbonne, en Haute-Garonne  ( AFP / Valentine CHAPUIS )

Des sapins de Noël installés sur un barrage de l'A64 par les agriculteurs en colère, le 22 décembre 2025 à Carbonne, en Haute-Garonne ( AFP / Valentine CHAPUIS )

Des agriculteurs mobilisés depuis une dizaine de jours contre la gestion gouvernementale de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), épizootie touchant les bovins, ont annoncé préparer leur réveillon de Noël sur les quelques barrages toujours maintenus dans le Sud-Ouest.

"On espérait des avancées (...) L'État ne veut pas apporter de solutions. On va continuer à se battre, pour arriver à changer la règle sur l'abattage, amener des solutions à nos céréaliers. On fera le réveillon sur l'autoroute", a déclaré Jérôme Bayle, figure de la contestation et pilier du barrage de Carbonne (Haute-Garonne), dressé sur l'A64 Toulouse-Bayonne le 12 décembre.

"Je pense que si (le gouvernement) demande une trêve de Noël, c'est tout simplement parce qu'ils n'ont pas envie de travailler (...) On traite les conséquences de la DNC mais on n'a toujours pas trouvé la cause", a-t-il dit en sortant d'une réunion avec le préfet.

En Haute-Garonne, un nouveau cas de DNC a été annoncé par le ministère de l'Agriculture, dans le village pyrénéen de Juzet-d'Izaut, portant le bilan national à 115 foyers depuis juin. Les 72 vaches du troupeau ont été abattues mardi. Le dernier cas majeur de DNC remontait au 15 décembre, dans le département voisin de l'Aude.

Infographie expliquant le mode principal de transmission de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et ses principaux symptômes ( AFP / Sylvie HUSSON )

Infographie expliquant le mode principal de transmission de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et ses principaux symptômes ( AFP / Sylvie HUSSON )

À la veille du 24 décembre, journée très "chargée" sur les routes selon Bison Futé, des blocages ont persisté mardi sur plusieurs autoroutes, comme sur l'A63 au sud de Bordeaux ou sur l'A64 à Carbonne et Briscous (Pyrénées-Atlantiques).

Avec 53 actions et 1.600 manifestants mardi, selon le ministère de l'Intérieur, la mobilisation reste en baisse comparée à la semaine dernière (110 actions jeudi, 93 vendredi), mais en progression par rapport à la veille (35 actions mobilisant 1.200 personnes) et à un week-end plus calme.

Au Pays basque, le syndicat agricole ELB, affilié à la Confédération paysanne et représentant environ la moitié des effectifs sur le barrage de Briscous, a annoncé mardi "suspendre l'occupation de l'autoroute" afin de "maintenir (ses) forces intactes", mais la Coordination rurale, elle, compte rester sur place.

La préfecture des Pyrénées-Atlantiques a chiffré à "plus d'un million d'euros" le coût global des blocages dans le département, selon "une première évaluation" intégrant le nettoyage et la remise en état des routes, les pertes des sociétés d'autoroutes ou encore la réparation de radars endommagés, mais pas les impacts sur l'activité économique comme par exemple le manque à gagner des stations de ski.

À Cestas au sud de Bordeaux, les manifestants de la Coordination rurale de Gironde (CR33) ont pour leur part annoncé l'organisation d'un réveillon "façon auberge espagnole" et d'une messe de Noël mercredi soir sur leur barrage, à l'instar des agriculteurs mobilisés à Carbonne près de Toulouse.

Jérôme Bayle (2e d), figure de la mobilisation agricole de janvier-février 2024, participe au barrage sur l'A64 à Carbonne, le 22 décembre 2025 en Haute-Garonne ( AFP / Valentine CHAPUIS )

Jérôme Bayle (2e d), figure de la mobilisation agricole de janvier-février 2024, participe au barrage sur l'A64 à Carbonne, le 22 décembre 2025 en Haute-Garonne ( AFP / Valentine CHAPUIS )

À Héricourt (Haute-Saône), une cinquantaine d'agriculteurs ont mis en place mardi un barrage filtrant sur une route nationale, arrêtant les camions pour inspecter leur chargement en quête de produits d'origine étrangère, a indiqué à l'AFP la préfecture.

Le maintien de blocages et déviations laisse entrevoir des complications sur les routes pour la veille de Noël mercredi, "l'une des journées les plus chargées" de la période des fêtes selon Bison Futé.

Dans le sens des départs, l'agence publique d'information routière a classé la journée rouge en Île-de-France et en Auvergne-Rhône-Alpes, orange ailleurs.

3 commentaires

  • 20:46

    C’est pervers, car on laisse pourrir la situation pour que ça se retourne contre les manifestants.


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