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La Thaïlande s'efforce de rapatrier des milliers de personnes bloquées au Cambodge, les combats continuent
information fournie par Reuters 16/12/2025 à 13:50

par Panu Wongcha-um et Chayut Setboonsarng

Les autorités thaïlandaises s'efforcent de rapatrier jusqu'à 6.000 citoyens bloqués à un point de passage frontalier avec le Cambodge, ont-elles déclaré mardi, alors que les combats entre les deux pays se sont prolongés pour la deuxième semaine.

Des milliers de Thaïlandais venus travailler dans la ville cambodgienne de Poipet se sont retrouvés bloqués au poste de contrôle frontalier de la ville, le Cambodge l'ayant fermé après ses affrontements avec la Thaïlande.

Selon Hun Sen, ancien Premier ministre influent du Cambodge, la fermeture du poste frontière de Poipet vise à protéger les civils des frappes thaïlandaises dans la région.

Il a également souligné que les postes de contrôle étaient ouverts dans les zones exemptes de combats et que les transports aériens n'étaient pas soumis à des restrictions.

Le ministère thaïlandais des Affaires étrangères a déclaré mardi que les ressortissants présents à Poipet pouvaient demander de l'aide au consulat de la ville de Siem Reap pour leur retour en Thaïlande.

Il a exhorté les Thaïlandais se trouvant encore au Cambodge à contacter les autorités si elles devaient quitter le pays.

Les combats entre les deux voisins, au travers de leur frontière disputée longue de 817 km, ont déplacé plus d'un demi-million de personnes et tué près de 40 personnes de part et d'autre. Aucun signe d'apaisement n'a pour le moment été observé malgré les efforts internationaux.

LES COMBATS CONTINUENT

Le président américain Donald Trump, qui milite ouvertement pour recevoir le prix Nobel de la paix, avait mis fin aux brefs combats entre la Thaïlande et le Cambodge en juillet, utilisant les négociations commerciales comme moyen de pression. Ses efforts pour mettre un terme à la recrudescence des affrontements restent jusqu'à présent vains.

Chaque partie accuse l'autre d'avoir déclenché les combats.

L'ampleur et l'intensité des derniers affrontements, qui s'étendent des zones forestières intérieures près de la frontière avec le Laos aux provinces côtières, sont sans précédent dans l'histoire récente.

"L'armée a déclaré qu'il y avait eu des combats continus de part et d'autre de la frontière. La situation est toujours en évolution", a déclaré Surasant Kongsiri, porte-parole du ministère thaïlandais de la Défense, alors que des combats ont été signalés dans huit provinces frontalières.

Les forces cambodgiennes "continueront à se montrer fortes, courageuses et inébranlables dans leur lutte contre l'agresseur", a quant à lui déclaré le ministère de la Défense cambodgien.

Le Premier ministre thaïlandais, Anutin Charnvirakul, a déclaré aux journalistes qu'aucune pression internationale n'était exercée en faveur d'un cessez-le-feu.

"Personne ne fait pression sur nous. Qui fait pression sur qui ? Je ne sais pas", a-t-il déclaré, sans toutefois répondre à la question de savoir si Donald Trump utilisait la menace de mesures douanières pour faire pression sur la Thaïlande afin qu'elle mette fin au conflit.

La Malaisie accueillera la semaine prochaine une réunion spéciale des ministres des Affaires étrangères de l'Asie du Sud-Est, lors de laquelle le bloc régional tentera de rétablir le cessez-le-feu.

(Reportage Panu Wongcha-um et Chayut Setboonsarng, rédigé par John Mair ; version française Etienne Breban, édité par Kate Entringer)

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