( AFP / FABRICE COFFRINI )
Le produit intérieur brut (PIB) de la Suisse s'est contracté de 0,5% au troisième trimestre après une croissance de 0,2% au trimestre précédent, a confirmé vendredi le ministère de l'économie, mais les perspectives se stabilisent selon un baromètre publié séparément.
Ce baromètre - un indicateur sur la tendance à court terme du PIB - s'est redressé pour le troisième mois d'affilée, regagnant 0,2 point en novembre, a annoncé le Centre de recherches conjoncturelles (KOF) de l'École polytechnique fédérale de Zurich.
"Les perspectives économiques s'annoncent stables", estime cet institut zurichois dans un communiqué, précisant toutefois qu'elles restent "mitigées" selon les secteurs. Si les sous-indicateurs pour la chimie et la pharmacie progressent à nouveau, la métallurgie est toujours "sous pression", nuance-t-il.
En août, la Suisse avait été sonnée par les droits de douane de 39% imposés par les Etats-Unis. Après trois allers-retours à Washington, le ministre de l'Economie Guy Parmelin est cependant revenu mi-novembre à Berne avec un projet d'accord pour les ramener à 15%.
Trois jours après, le ministère de l'Economie dévoilait sa première estimation de PIB pour le troisième trimestre, avec un impact bien plus marqué que ce que craignaient la plupart des économistes.
Vendredi, le ministère a confirmé son estimation, attribuant cette contraction de 0,5% du PIB à la chute des exportations des produits chimiques et pharmaceutiques principalement.
Les médicaments sont exemptés de droits de douane mais le ministère explique ce recul par "le contrecoup" du bond des exportations enregistré en début d'année.
Le président américain Donald Trump agitait déjà la menace des droits de douane avant l'annonce en avril de ce qu'il avait surnommé le "Liberation Day", ce qui avait poussé les entreprises du secteur de la chimie et de la pharmacie à gonfler leurs exportations vers les Etats-Unis.
Après une forte hausse au premier trimestre, les exportations de ce secteur clé pour l'économie suisse ont chuté au deuxième, puis au troisième trimestre, contribuant "de manière significative à la contraction du PIB", selon le ministère de l'Economie.
Les autres branches de l'industrie manufacturière ont enregistré une légère croissance de 0,6% mais "dans l'ensemble, les exportations de marchandises ont nettement diminué", ajoute le ministère, "la croissance inférieure à la moyenne" du secteur des services n'ayant pas suffi à "compenser l'évolution négative du secteur industriel".
La consommation de l'État a fléchi de 0,2% tandis que les investissements en biens d'équipement ont diminué de 0,1%.
La consommation des ménages (+0,4%) a en revanche aidé stabiliser l'économie, sous l'effet entre autres des dépenses dans l'hôtellerie et la restauration, qui ont aussi bénéficié de l'afflux de touristes étrangers.
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer