Le chancelier allemand va demander à la présidente de la Commission européenne "d'ajuster et de corriger la réglementation sur la mobilité", relayant les appels du secteur de l'automobile, en grande difficulté.
Friedrich Merz et Ursula Von der Leyen, au Canada, en juin 2025 ( AFP / BRENDAN SMIALOWSKI )
Le chancelier allemand Frierich merz a annoncé qu'il allait demander vendredi dans un courrier officiel à l'Union européenne la levée de l'interdiction de vente des voitures non-électriques neuves prévue pour 2035, afin soutenir l'industrie automobile.
La réglementation, mesure emblématique du Pacte vert européen, est destinée à lutter contre le réchauffement climatique, mais le monde de l'automobile estime impossible de passer au tout électrique à cause du coût de cette évolution et du défi technologique que cela représente.
Mais la Chine a pris une longueur d'avance, produisant des véhicules électriques moins chers que les géants allemands.
A l'issue d'une réunion nocturne de la coalition gouvernementale allemande, M. Merz a annoncé qu'il enverra vendredi "une lettre à la présidente de la Commission européenne" Ursula von der Leyen pour lui demander "d'ajuster et de corriger la réglementation sur la mobilité".
"Je vais demander que la Commission autorise après 2035 les véhicules électriques mais aussi toujours les véhicules à propulsion hybride" rechargeables, a-t-il dit, avant de réclamer aussi "l'homologation de moteurs thermiques à très haute efficacité" et des prolongateurs d'autonomie. Selon lui, il s'agit de mieux faire correspondre les objectifs climatiques de réduction des émissions, "la compétitivité de l'industrie automobile européenne" et la préservation de l'emploi.
Porte ouverte à des aménagements?
La coalition au pouvoir en Allemagne, réunissant conservateurs et sociaux-démocrates, a en outre décidé d'une prime à l'achat de véhicules hybrides rechargeables et électriques d'au moins 3.0000 euros pour "les ménages à revenus moyens et faibles".
C'est le 10 décembre que la Commission a prévu d'annoncer des mesures pour soulager le secteur automobile et l'aider dans sa transition vers la décarbonation. Mercredi, à l'occasion d'une réunion en Allemagne du secteur de l'automobile, le vice-président de la Commission européenne Stéphane Séjourné a laissé entendre que l'UE pourrait revoir l'interdiction de la vente de véhicules neufs à moteurs thermiques en 2035.
L'économie allemande est en crise, navigant entre récession et stagnation. Elle est minée par le coût de l'énergie, un manque d'innovation, la concurrence chinoise, les tarifs douaniers américains et des barrières bureaucratiques jugées trop lourdes par les entreprises. L'UE, confronté à une économie morose dans tout le bloc, prépare des mesures pour assouplir une série de réglementations afin de relancer l'industrie et rattraper le retard pris dans l'intelligence artificielle.
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