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Israël-Iran : les clés pour comprendre la flambée du pétrole
information fournie par Boursorama avec Media Services 13/06/2025 à 15:05

Les cours du pétrole se sont envolés vendredi après les frappes israéliennes contre des installations militaires et nucléaires en Iran, le marché redoutant fortement une escalade militaire au Moyen-Orient et des perturbations sur les approvisionnements d'or noir dans la région. Explications.

( AFP / ASAAD NIAZI )

( AFP / ASAAD NIAZI )

Pourquoi le pétrole monte ?

Cette hausse s'explique par l'augmentation de ce qu'on appelle la prime de risque géopolitique, c'est-à-dire que le baril (qui vaut vendredi environ 75 dollars pour le Brent) prend de la valeur car les investisseurs ne sont pas certains de pouvoir en acheter aussi facilement à l'avenir.

En attaquant l'Iran, soupçonné de vouloir se doter de l'arme atomique, ce qu'il dément, Israël a fait bondir les prix d'environ 10% (et même jusqu'à 13%), un niveau rare sur ce marché pourtant volatil.

Jorge Leon, analyste chez Rystad Energy, souligne que cette prime d'environ 8 dollars par baril est encore plus élevée "que les niveaux d'octobre 2024", après le premier échange de frappes de l'histoire entre l'Iran et Israël.

Les frappes de vendredi n'ayant a priori pas visé les infrastructures pétrolières iraniennes, aucune réduction immédiate de la production ou de l'approvisionnement n'est à signaler.

Mais les investisseurs craignent que ce ne soit qu'une question de temps: les forces armées iraniennes ont averti qu'elles n'auraient "pas de limites" dans leur riposte, laissant présager une escalade.

L'or noir peut-il encore grimper ?

Oui, si les exportations depuis le Moyen-Orient venaient à être contraintes par la situation.

Avec une production d'environ 3,3 millions de barils par jour, l'Iran est le neuvième producteur au monde, selon les spécialistes. Il en exporte un peu moins de la moitié (1,5 million) et garde le reste pour lui.

"Si les installations de production et d'exportation de pétrole de l'Iran devaient être ciblées", le prix du Brent pourrait atteindre au moins 80 dollars le baril, assurent les analystes de Capital Economics.

"Le cauchemar absolu serait une fermeture du détroit d'Ormuz", selon Arne Lohmann Rasmussen, de Global Risk Management. Car "si l'Iran bloque ce passage étroit, cela pourrait affecter jusqu'à 20% des flux pétroliers mondiaux", soit près de 20 millions de barils par jour.

Dans ce cas, "la réaction du marché serait beaucoup plus sévère", confirme M. Leon, qui évoque une hausse "de 20 dollars par baril ou plus".

Quel peut être le rôle des Etats-Unis ?

Les analystes doutent désormais que les négociations entre Téhéran et Washington puissent se poursuivre, alors que de nouvelles discussions devaient avoir lieu dimanche à Oman.

Faute d'accord, des sanctions américaines plus larges, dans le cadre de la stratégie de "pression maximale" contre Téhéran voulue par Donald Trump, sont probables.

En cas de blocage américain sur les exportations iraniennes, l'hypothèse privilégiée serait une baisse "de 'seulement' 0,5 à 1 million de barils par jour", explique à l'AFP Bjarne Schieldrop de SEB, car la Chine, principal importateur d'or noir iranien, continuera à en acheter.

Pékin parvient déjà à contourner les sanctions de l'ONU en utilisant "les petites raffineries privées chinoises sans actifs ou activités internationales", moins sujettes aux sanctions, pour importer l'or noir iranien, plutôt que ses raffineries d'Etat, explique Bjarne Schieldrop de SEB.

A qui profite la hausse ?

Une diminution de la production iranienne pourrait permettre à l'Arabie saoudite et d'autres membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+), de produire davantage et d'acquérir de nouvelles parts de marché tout en profitant de prix élevés.

Depuis avril, l'Opep+ ajoute sur le marché d'importants volumes d'or noir qu'elle gardait jusqu'alors sous terre.

Ces hausses, couplées à des perspectives économiques négatives liées aux droits de douane de Donald Trump, avaient fortement fait baisser les cours. Le Brent s'était même brièvement affiché sous les 60 dollars, avant de se stabiliser aux alentours de 65 dollars.

A 75 dollars le baril, les pays producteurs de pétrole capables d'augmenter leur production ont donc tout intérêt à le faire.

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