
Manifestation le 5 août 2025 devant l'Hôtel de ville de Paris en soutien à des migrants sans-abri ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )
Quelque 200 personnes migrantes qui dormaient depuis une semaine sur le parvis de l'Hôtel de ville de Paris faute de place dans des hébergements d'urgence ont été évacuées mardi matin, a constaté une journaliste de l'AFP.
Les sans-abri, principalement des femmes avec de jeunes enfants, mais aussi quelques pères de famille, ont été réveillés à l'aube et priés de quitter les lieux avec leurs maigres effets personnels.
Plusieurs cars avaient été mobilisés pour transporter les familles qui le souhaitaient en régions, à Marseille, Rennes, Toulouse, Orléans, Bourges, Besançon et Strasbourg, où elles doivent être accueillies dans un sas d'accueil temporaire.
Leur évacuation s'est déroulée dans le calme en présence d'un important dispositif policier tandis qu'une trentaine de personnes du service assistance des sans-abri de la mairie de Paris et des membres de l'association France terre d'asile s'activaient aux côtés des familles, également épaulées par l'association Utopia 56.
Globalement, depuis le début de ce rassemblement il y a une semaine, "150 personnes" ont été "prises en charge et orientées vers une solution d'hébergement, dont la moitié vers des structures d'accueil hors Île-de-France", a précisé la préfecture d'Île-de-France dans un communiqué.
Avant l'intervention, 323 personnes, dont 127 enfants, ont été recensés par les autorités, selon une source proche du dossier. Soixante-six personnes sont montées dans les cars vers les sas régionaux mardi, a précisé cette même source.
De nombreuses familles, vivant à Paris depuis plusieurs mois, étaient néanmoins déjà parties mardi matin avant d'être relogées, refusant d'être éloignées de la capitale, comme Nico, 33 ans, père de quatre enfants qui n'a pas souhaité donner son nom de famille. Ce Congolais et sa femme, en situation régulière mais sans logement, ont refusé de monter dans un car: "Bientôt c'est l'école, nous on travaille, là, et on va laisser tout, pour aller dans la province pour recommencer dans un endroit qu'on ne maîtrise pas ?", s'est-il indigné.
Il fait des démarches pour obtenir un logement depuis un an et demi, sans succès: "Ma priorité, c'est de protéger mon travail", dit-il.
"Je comprends que des familles qui ont déjà des implantations de vie à Paris et en Île-de-France ne veuillent pas partir", réagit Gwenaëlle Austin, élue du 19e arrondissement, regrettant des orientations vers des sas d'accueil faites "en dépit du bon sens".
La préfecture a jugé "regrettable de constater qu'une partie des ménages a refusé cette solution de mise à l'abri, alors même que de fortes chaleurs s'installent sur Paris".
"Une soixantaine" de ces personnes qui étaient toujours sur place, sans solution d'hébergement, ont été déplacées vers 11H00 par les forces policières pour prendre le métro, témoigne Utopia 56.
Trente-quatre personnes identifiées comme vulnérables par la ville de Paris, tenue de trouver une solution d'hébergement pour les femmes enceintes et les familles monoparentales avec enfant de moins de trois ans, ont, elles, été orientées en fin de matinée vers des gymnases mis à disposition par la mairie.
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